La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Classique / Opéra - Entretien

Kwamé Ryan

Kwamé Ryan - Critique sortie Classique / Opéra
Crédit : DR

Publié le 10 décembre 2010

Un chef pédagogue

Originaire des Caraïbes, Kwamé Ryan est, depuis 2007, à la tête de l’Orchestre national de Bordeaux Aquitaine. Mais ce mois-ci, on pourra le retrouver avec l’Orchestre français des jeunes (OFJ), dont il est également depuis 2007 le directeur musical.

« Un orchestre de jeunes offre au chef une vraie liberté mais aussi une grande responsabilité. »
 
Dans votre formation de musicien, avez-vous vous-même joué au sein d’un orchestre de jeunes ?
 
Kwamé Ryan : J’ai été pendant trois ans contrebasse solo de l’Orchestre national des jeunes de Grande-Bretagne. Ce fut une opportunité exceptionnelle ! La qualité était presque professionnelle et j’ai pu jouer avec les plus grands chefs. Je me souviens notamment d’un troisième acte de La Walkyrie de Wagner donné dans le cadre des Prom’s de Londres avec la chanteuse Gwyneth Jones. Et pour l’anecdote, la première œuvre que j’ai jouée avec cet orchestre est L’Oiseau de feu de Stravinsky, que je dirige ce mois-ci avec l’Orchestre français des jeunes…
 
Dirigez-vous différemment un orchestre de jeunes comme l’OFJ et un orchestre professionnel ?
 
K.R. : Les musiciens d’un orchestre de jeunes n’ont généralement pas une grande expérience des œuvres programmées. Le fait qu’ils n’aient pas une idée de la manière dont cela doit être interprété offre au chef une vraie liberté mais aussi une grande responsabilité. Il faut donc plus de répétitions qu’avec un orchestre professionnel, ce qui permet peut-être d’entrer davantage en profondeur dans les œuvres.
 
Comment avez-vous conçu le programme du concert du 16 décembre à la Salle Pleyel ?
 
K.R. : Il est toujours délicat de concevoir un programme pour un orchestre de jeunes. Les morceaux doivent être suffisamment difficiles pour faire avancer l’orchestre, il doit y avoir de la variété et tous les pupitres doivent être mobilisés. Outre l’Oiseau de feu de Stravinsky, nous donnerons la Rapsodie espagnole de Ravel, qui sollicite beaucoup les percussions, et le Concerto pour violoncelle de Dvorak. Dans cette œuvre, j’ai le plaisir de retrouver Henri Demarquette, avec qui j’ai déjà donné un certain nombre de concerts. J’aime la spontanéité et le dynamisme de son jeu – il invente toujours des choses pendant le concert !
 
Quel bilan tirez-vous de vos trois premières années à l’Orchestre national de Bordeaux Aquitaine ?
 
K.R. : L’Orchestre s’est développé notamment en jouant de plus en plus hors de Bordeaux et en menant une activité discographique avec le label Mirare (nous enregistrons actuellement une intégrale des Concertos pour piano de Beethoven avec Shani Diluka). Mais surtout, nous nous préparons à l’arrivée de la nouvelle salle de concerts de Bordeaux, qui devrait voir le jour en 2012. Ce bâtiment, situé en plein centre-ville, comprendra une salle de concert de 1 400 places et une salle de musique de chambre. Parmi les innovations, il y aura notamment un écran sur la façade du bâtiment qui permettra aux passants d’observer l’orchestre en répétition !
 
Propos recueillis par Antoine Pecqueur


 
Jeudi 16 décembre à 20h à la Salle Pleyel. Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 30 €.

A propos de l'événement


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