Depuis le départ de René Koering, les institutions musicales – opéra, orchestre et festival – affinent leur nouvelle identité.
En octobre dernier, la mort de Georges Frêche, maire de Montpellier pendant plus de 25 ans et président du conseil régional depuis 2004, a suscité un électrochoc dans la capitale du Languedoc. Les institutions musicales n’ont pas été épargnées. L’homme fort de la musique à Montpellier, René Koering, qui créa le festival de Radio France et Montpellier en 1985 et était à la tête de l’Orchestre depuis 1990 et de l’Opéra depuis 2000, a été contraint au départ. Personnalité charismatique et parfois autoritaire, Koering laisse un bilan mitigé. D’un point de vue artistique, il n’a pas hésité à sortir la programmation symphonique et lyrique des sentiers battus, en dénichant des œuvres tombées dans l’oubli et en mettant à l’honneur la musique contemporaine (notamment ses propres œuvres). Par contre, les critiques fusent d’un point de vue financier. Dans un rapport publié en novembre dernier, la chambre régionale des comptes pointait du doigt le salaire de René Koering, qui s’élevait en 2009 à 22 935 euros brut mensuel, auxquels s’ajoutaient des bonus non négligeables, par exemple 66 000 euros pour la composition d’un opéra… Il n’en fallait pas plus pour que Koering prenne une retraite anticipée. L’Opéra et l’Orchestre sont désormais dirigés par le metteur en scène Jean-Paul Scarpitta, ancien protégé de… Koering. La programmation va-t-elle continuer à faire la part belle aux raretés du répertoire ? « C’était la spécificité de René Koering. Je pense pour ma part que l’Orchestre doit retravailler le grand répertoire : Mozart, Beethoven, Brahms… Mais nous allons découvrir de jeunes compositeurs, metteurs en scène ou chanteurs. Il y a une émulation nouvelle », explique Jean-Paul Scarpitta. Le directeur musical, Lawrence Foster, qui avait été nommé par René Koering, quittera ses fonctions en juin, un an plus tôt que prévu. Son remplaçant n’est pas encore nommé.
Des stars à l’affiche
La programmation convoque des têtes d’affiche, comme la soprano Natalie Dessay (19 novembre) ou le chef Riccardo Muti, qui viendra diriger le Requiem de Verdi (14 et 15 janvier). Du côté des metteurs en scène, des projets sont d’ores et déjà prévus avec Olivier Py, Alfredo Arias… Jean-Paul Scarpitta va également monter certains spectacles : « En juin, je mettrai en scène les Noces de Figaro de Mozart avec des costumes de Jean-Paul Gaultier. Je pense faire une mise en scène par an, pas plus, car l’Opéra ne doit pas tourner autour de moi », affirme le directeur de l’Opéra et de l’Orchestre de Montpellier. Quant au Festival de Radio France et Montpellier, on sait désormais qu’il sera dirigé par Jean-Pierre Le Pavec, directeur de la musique de Radio France, assisté par le compositeur Pierre Charvet. Mais il faudra attendre encore quelques mois pour connaître leur politique en matière de programmation.
Opéra et Orchestre national de Montpellier Languedoc-Roussillon. Tél. 04 67 60 19 99.