Hedda Gabler par le Ballet national de Norvège, mis en scène Marit Moum Aune.
L’hiver est sous un signe nordique au musée [...]
La pièce, qui assura le triomphe de Pina Bausch en France, entre au répertoire de l’Opéra de Paris.
Kontakthof est la troisième pièce de Pina Bausch à entrer au répertoire du Ballet de l’Opéra national de Paris après Le Sacre du printemps (1997) et Orphée et Eurydice (2005). Mais contrairement à ces deux premières pièces dont les mouvements amples et précis peuvent encore s’apparenter à un vocabulaire chorégraphique codifié, Kontakthof prend sa source dans les improvisations des danseurs, avec une très forte connotation théâtrale. Les thèmes majeurs développés dans cette pièce sont la marchandisation des corps – notamment dans les rapports artistiques, et au quotidien –, particulièrement sous l’angle des rapports conflictuels ou aliénants entre les hommes et les femmes. Ces problématiques concentrent le désir de se conformer à des normes esthétiques, que ce soit pour séduire ou pour les besoins de sa carrière professionnelle. Dans des situations, comme par exemple celle de l’audition, qui peuvent parler particulièrement à des danseurs d’aujourd’hui.
Des images saisissantes
Pour Pina Bausch (1940-2009), cette pièce parle « d’un lieu où l’on se rencontre pour lier des contacts, se montrer, se défendre, avec ses peurs, ses ardeurs, déceptions, désespoirs, premières expériences, premières tentatives. De la tendresse, et de ce qu’elle peut faire naître ». Reste que la violence et la complexité de l’œuvre, qui joue sans cesse sur l’illusion de la scène pour représenter la réalité, rendent son interprétation singulièrement délicate. Dans son décor de salle de bal usée et triste, se croisent des êtres pathétiques, dont les gestes grotesques et les contorsions comiques font rire et pleurer à la fois. Voilà sans doute les ingrédients qui ont fait de Kontakthof, créé en 1978, une pièce culte à la longévité exceptionnelle. Les précédentes reprises (mais alors sous la direction de Pina elle-même) pour des seniors (2000), puis pour des adolescents (2008), attisent l’impatience de découvrir ce que les danseurs de l’Opéra de Paris actuels vont faire surgir de ce chef-d’œuvre de la danse contemporaine.
Agnès Izrine
Les 2, 5, 6, 8, 9, 12, 15, 20, 21, 23, 24, 25, 26, 27, 29, 30, 31 décembre à 19h30. Sam. 3, 10, 17, dim. 18 à 20h. Dim. 4 dec. et 1er jan. à 14h30. Tél. : 08 92 89 90 90. Durée 2h50.
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