La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Critique

Kathputli, danses et marionnettes du Rajasthan

<p>Kathputli, danses et marionnettes du Rajasthan</p> - Critique sortie Théâtre
Photo David Merle

Publié le 10 avril 2007

Le Grand Parquet, qui entretient depuis son ouverture une relation
privilégiée avec l’Inde, propose une pérégrination poétique et envoûtante dans
l’univers artistique et artisanal du Rajasthan.

Echoppes de la débrouille au sein d’une exposition consacrée aux petits
métiers du recyclage, écharpes colorées aux incrustations miroitantes, petits
éléphants à clochettes, poupées aux costumes chamarrés et aux faciès
hiératiques, restaurant ambulant offrant lassi, massala tchai, sirop de rose et
bière indienne : le Grand Parquet installe tout autour du spectacle imaginé par
Zazie Hayoun en hommage à l’art des Bhatt (la caste des marionnettistes) un
espace de découverte qui plonge d’emblée le spectateur dans un univers dépaysant
et attirant. Colorée, chatoyante, amusante et ludique, la ruelle où se côtoient
le potier, le fabricant de cerfs-volants et le barbier est une sorte de bazar
aux mille facettes qui prépare l’?il et aiguise les attentes avant le spectacle
où la danse se mêle au savoir-faire et aux secrets séculaires des
marionnettistes à fils.

Un art ancestral revisité en un spectacle captivant

Fascinée par la beauté et la féerie de ces poupées que des manipulateurs
invisibles animent depuis les cintres, Zazie Hayoun a choisi de redonner toute
sa valeur au Kathputli et de mêler une danseuse au spectacle. Le tournoiement
élégant et époustouflant de souplesse et de grâce de la jeune femme répond aux
mouvements des petits personnages en bois en habits somptueux qui, en deux
tableaux, évoquent le petit peuple et les grands seigneurs du Rajasthan. La
première partie raconte la vie quotidienne d’un village à travers des scènes
pittoresques et drolatiques (artisans, amoureux aux baisers disproportionnés,
grosse dame faisant culbuter la carriole à bras d’un malheureux porteur) et la
seconde se passe à la cour de l’empereur Akbar où plusieurs maharajas sont
invités à un festin durant lequel se déroulent des attractions étonnantes. Aux
marionnettes figurant les hommes s’ajoutent dans cette partie des éléphants et
des chevaux qui caracolent au bout de leurs fils, tordants et charmants comme
des jouets magiques. Soutenu par la musique et les chants traditionnels, ce
spectacle provoque une fascination quasi hypnotique et offre au public une heure
de plaisir joyeux devant la sophistication aristocratique de cet art
traditionnel puissamment ressuscité par Zazie Hayoun et ses compagnons.

Catherine Robert

Kathputli, danses et marionnettes du Rajasthan (spectacle tout public à
partir de trois ans), dans le cadre du projet pluridisciplinaire Sur l’air de
l’Inde
. A voir également Le Jugaad, « la rue des petits métiers »,
exposition vivante et le documentaire Bouteilles vides, bidons rouillés,
de Zazie Hayoun, à l’issue du spectacle. Du 23 mars au 15 avril 2007. Jeudi,
vendredi et samedi à 20h30 et dimanche à 15h. Ouverture de l’exposition 1h30
avant le début de la représentation, tous les jours de spectacle. Le Grand
Parquet, 20bis, rue du Département, 75018 Paris. Renseignements et réservations
au 01 40 05 01 50.

A propos de l'événement


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