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De l’enfance dans le Sud à l’aventure parisienne, Jeanne, alter ego de Julie Duval, se forge une voie à coup de kicks bien balancés. L’odeur de la guerre dresse le portrait d’une jeune femme d’aujourd’hui qui doit s’inventer pour s’affirmer.
Julie Duval aime les cagoles, le théâtre et la boxe thaï. Une trilogie qui dénote dans l’univers parfois formaté du théâtre. Elle a écrit et interprète L’odeur de la guerre, un seule en scène aux fortes résonances autobiographiques qui raconte l’histoire de Jeanne. Son enfance du côté de Fréjus, une mère qui est complètement gaga de son chien, « son gros cochon », un père sympa et violent, plutôt à l’ancienne, une copine, Dounia, qui aime danser en boîte en mini-short, et une relation à l’école, pas franchement hostile mais qui s’achève dans la violence. Ajoutez-y un garçon qui abuse d’elle et la voilà partie pour Paris afin de se faire une nouvelle vie. Ou peut-être simplement pour tracer sa voie. Et peut-être plus sûrement encore pour réparer ce qui pouvait l’être et apprendre à s’aimer. Entre les membres de la famille de Jeanne, ses copains et copines, entraîneur de boxe et autre prof de théâtre ou conseiller Pole Emploi, Julie Duval interprète une ribambelle de personnages qui traversent la vie de son alter ego dans un jeu à la Caubère, avec une grande précision et une très belle fluidité dans les enchaînements.
Portrait d’une jeune femme d’aujourd’hui
Portrait d’une jeune femme d’aujourd’hui, L’odeur de la guerre raconte aussi la place que peut occuper le sport – et plus particulièrement ici le Muay thaï – dans l’appropriation de son corps et certainement aussi de sa place dans la société. C’est d’ailleurs en short et brassière que Julie Duval traverse toute l’histoire de Jeanne, silhouette longiligne et musclée, guerrière du bonheur qui envoie de temps en temps quelques kicks à un sac de frappe, ponctue son entraînement d’expirations bien senties et termine son spectacle dans un combat, sourire aux lèvres, car la boxe, ce n’est pas de la bagarre. Où tout cela nous mène-t-il ? De Fréjus à Paris, de la violence à la joie, du viol à son extirpation, en passant par le théâtre qui lui aussi travaille la respiration du corps dans le monde. Sans doute un peu trop de thématiques et aussi de personnages parcourent-ils ce récit pour que l’on puisse s’y attacher vraiment. Il n’en reste pas moins une histoire menée tambour battant, à la fois drôle et touchante.
Eric Demey
à 18h20. Tél. : 04 65 00 00 90. Spectacle vu à La Scala Paris. Durée : 1h15.
Créé en 2023 au Studio de la [...]
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