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Artiste de théâtre et commissaire [...]
Johanny Bert met en scène la pièce Le Processus de l’autrice Catherine Verlaguet, une œuvre poignante qui aborde la question de l’interruption volontaire de grossesse racontée depuis le point de vue de l’adolescente qui y a recours, interprétée avec brio par Juliette Allain.
Comment avez-vous pensé la mise en scène de ce spectacle destiné à jouer dans des salles de classe ?
Johanny Bert : J’ai choisi un dispositif d’écouteurs car il permet une intimité, et je trouvais important que les adolescents puissent se décoller du lieu où ils étaient. Comme je voulais le moins d’artifices possible – nous jouons sans décor, en lumière naturelle -, j’ai eu l’idée d’un décor sonore. Le casque permet de décentrer l’attention et de perdre les repères, et si on commence à perdre ses repères, c’est qu’on est au théâtre.
Comment s’est passé le travail de direction d’actrice avec Juliette Allain ?
J.B. : C’était comme une évidence. La direction d’acteur, c’est une question de langage, et il y a eu une sorte d’immédiateté de langage entre nous. Elle a quelque chose de simple et intuitif dans le rapport au jeu. Et elle est très douée pour s’adapter aux réactions du public : nous avons quelques images écrites, mais pour le reste il y a une liberté d’inventer, à chaque fois, en fonction des regards que Juliette a en face d’elle.
Pourquoi avoir choisi de travailler sur l’IVG, en tant qu’artiste homme ?
Johanny Bert : Catherine Verlaguet est venue me trouver : elle m’a expliqué qu’elle voulait un homme pour mettre en scène la pièce, avec l’idée que son regard serait complémentaire au regard féminin de l’autrice et de l’actrice. Je me suis posé la question de ma légitimité à monter un tel texte, et je me suis dit que jeune, j’aurais aimé entendre ces mots. C’est un texte qui m’a bouleversé.
Est-ce un spectacle qui provoque des réactions fortes ?
J.B. : Catherine ne voulait pas d’un spectacle à but uniquement pédagogique, elle voulait passer par l’émotion. Dès le début des résidences, des choses belles et puissantes se sont passées dans la rencontre avec les adolescents, même s’il y a quelques réfractaires. Juliette Allain parvient à sentir qui elle peut aller chercher et qui elle doit laisser venir. Nos victoires adviennent quand des adolescents commencent la pièce à moitié allongés sur leur table, se redressent au fur et à mesure, et finissent par confier leur histoire personnelle à la fin.
Propos recueillis par Mathieu Dochtermann
à 15h40, relâche les 13 et 20 juillet. Tél. : 04 90 82 39 06.
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