La Vierge et moi, une pièce qui interroge le statut de femme – mère
Troisième volet d’un triptyque, La Vierge et [...]
À travers une mosaïque de textes qui se répondent et forment un captivant puzzle, l’auteur, comédien et metteur en scène Scali Delpeyrat donne vie à un portrait d’une sensibilité et d’une finesse rares. Un bonheur de théâtre !
Quel délice et quelle finesse que ce spectacle concocté par l’auteur, metteur en scène et comédien Scali Delpeyrat ! Il nous invite à traverser en sa compagnie une multitude de situations, une succession d’instantanés de sa vie et de son histoire restitués avec une précision millimétrée et un humour exquis. Hommage au père disparu par son fils, narrateur qui découvre qu’il aimait ce père si différent de lui, le récit s’est construit autour de pans importants de l’histoire familiale mais aussi de situations du quotidien souvent drôles. Ces thèmes récurrents structurent la trame narrative, s’étoffent au fil du récit, effectuent quelques détours et retours, nourrissant notre compréhension de spectateur qui a envie de connaître la suite. La relation au père disparu, fondatrice ; l’histoire de ses grands-parents maternels, juifs, qui ont échappé de très peu à la mort en juillet 1942 ; la question de son identité métisse de « juif du Sud-Ouest », avec un père fils d’agriculteurs sans religion et une mère juive lot-et-garonnaise : autant de lignes directrices abordées par bribes qui se répondent et forment un puzzle captivant, extraordinairement touchant.
Un humour exquis
Quelques épisodes d’une drôlerie épatante précisent cet autoportrait subtil, comme… l’adoption d’un petit chat, les check-lists de résolutions, la pratique du métro parisien avec l’analyse des annonces de stations, ou l’achat d’un pull en cachemire. Avec un sens du détail impressionnant, une attention aux paradoxes et aux ambivalences de la vie d’une lucidité pointue, le personnage narrateur laisse émerger toutes ses voix intérieures, toute l’amplitude de ses fragilités et de son… inquiétude, mais aussi cette capacité de dépassement que les relations familiales parfois imposent d’elles-mêmes. Et c’est très beau. Lorsqu’il ouvre son petit frigidaire, on sait que des dingueries se profilent. S’il fait entendre les opinions racistes et fort peu féministes de son père, il montre aussi l’indéfectible tendresse qui les unit. Ces mots qu’il nous adresse touchent au cœur et résonnent pleinement. Ils expriment un combat contre les difficultés d’aimer, une lutte contre la fuite du temps, et ils préservent la beauté d’une présence.
Agnès Santi
à 11h, Relâche les lundis. Tel : 04 65 00 00 90. Durée : 1h05.
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