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Nadia Jandeau met en scène le texte de Valérie Lévy, J’avais ma petite robe à fleurs. Avec la comédienne Alice de Lencquesaing, elles questionnent la parole rendue publique des femmes victimes de violences, et sa réception, ainsi que son exploitation par la téléréalité.
Quel est le point de départ de la pièce ?
Valérie Lévy : Suite à la demande d’une société de production, une jeune femme victime de viol trois ans auparavant se filme pendant trois jours pour pouvoir raconter son histoire à la télévision, pensant que cela l’aidera à oublier. Elle doit ainsi être convaincante afin d’être sélectionnée. La narration et l’image structurent l’écriture de la pièce, et le film est projeté en direct. Nous avons creusé la possibilité d’aller plus loin, de filmer ses rêves et ses cauchemars. Il fallait que l’image dépasse les mots ou soit comme une deuxième narration, que le spectateur voit des choses qui lui arrivent même à son insu. J’ai écrit ce texte pour une jeune femme seule chez elle, interprétée par Alice de Lencquesaing. Nadia a eu la magnifique idée de transformer sa « caméra » en un « caméraman », Valentin Morel, qui suit la comédienne. La présence de cet homme qui ne parle pas est troublante.
Souhaitez-vous, avec cette pièce, redonner à la parole des femmes la place qui est la sienne ?
N.J. : Il ne s’agit pas d’une pièce militante. À partir de cette histoire personnelle, on espère élargir le propos à toutes les victimes. Parler, mais à qui ? Et pour quoi ? Parler ne suffit pas. Lorsque cette parole est récupérée et soumise à de mauvaises intentions, elle peut se retourner contre les victimes. Si ces dernières se sentent comprises et soutenues en voyant la pièce, si les autres se sentent concernés et si certains s’interrogent sur leurs comportements, alors le personnage d’Alice aura atteint sa mission.
Vous avez écrit ce texte il y a quelques années, la société a-t-elle évolué depuis ?
V.L. : Quand j’ai écrit ce texte, on ne parlait pas du viol comme aujourd’hui. Metoo n’existait pas. Mais je ne crois pas que j’aurais changé grand-chose si je l’avais écrite aujourd’hui. Ce qui m’intéresse, c’est le double prisme du traumatisme et de l’exposition par l’image.
Entretien réalisé par Louise Chevillard
à 12h15. Relâches les 10, 17 et 24 juillet. Tel : 09 74 74 64 90. Durée : 1h15.
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