Rénover la construction du commun
Professeur émérite à l’université Stendhal de [...]
Anne Lefèvre s’inscrit dans un espace-dispositif qui démultiplie les points de vue et les espaces et questionne l’être au monde, l’être ensemble malgré les contraintes.
Anne Lefèvre a fondé à Toulouse Le Vent des Signes, lieu de fabrique où évoluent des artistes qui interrogent le monde à travers des formes hybrides et performatives. Après You need a Coach my Friend, l’auteure et comédienne réitère l’idée de l’exercice de lucidité. Dans ce nouvel opus, J’ai apporté mes Gravats à la Déchetterie, au titre évoquant Rodrigo Garcia, (mais au contenu plus intimiste), elle entreprend « un travail de déconstruction / construction nécessaire à partir duquel se dessine un paysage intérieur qui révèle l’état du monde. Sans compromis, sans concession. » Accompagnée par Enrico Clarelli, vidéaste et performeur, elle exprime son intranquillité : « Ce monde, comment y participer sans y rajouter de l’abîme ? »
Equipée introspective
Elle vise à créer un théâtre décapant, percutant, adressé du plus profond de l’être, du plus profond de l’envie de vivre. C’est une mise à nu sans faux semblants qui se partage, à chaque seconde, avec le public, une mise à nu qui évacue la théâtralité, bouscule les perceptions, et se concentre sur la matière sensible plus que sur l’interprétation ou la narration. Les corps, les mots, les images projetées participent à une équipée introspective, explorant « une autre corporéité du dire » et cherchant avec ténacité la rencontre avec l’autre.
Agnès Santi
Professeur émérite à l’université Stendhal de [...]