Robert Carsen

Robert Carsen monta l’année dernière L’Orfeo (1607) de Monteverdi à l’Opéra de Lausanne. Il enchaîne cette année avec une autre extraordinaire adaptation musicale du fameux mythe : l’opéra de Gluck, donné pour la première fois à Vienne, en italien, en 1762. C’est cette version qu’interpréteront les deux solistes de cette production, au Théâtre des Champs-Élysées puis à l’Opéra de Versailles, les inimitables Philippe Jaroussky et Patricia Petibon, déjà rassemblés en 2015 au Festival d’Aix dans Alcina de Haendel. La voix de velours du contreténor saura charmer le plus implacable des Cerbère. Quant à la délicieuse soprane rousse, on irait bien jusqu’aux Enfers pour elle. A leurs côtés, dans le rôle d’Amour, on retrouvera la soprano hongroise Emöke Baráth, qui partagea récemment un beau Stabat Mater de Pergolèse avec Philippe Jaroussky. A la baguette, Diego Fasolis entraînera avec sa fougue coutumière son ensemble I Barocchisti et le Chœur de Radio-France. Robert Carsen a déjà monté cet opéra il y a dix ans pour l’Opéra de Chicago. Il remet l’ouvrage sur le métier et l’on peut d’ores et déjà s’attendre à un spectacle des plus stupéfiants pour ce mythe où se mêlent ses thèmes favoris : l’amour, la mort, la musique, la nature…

A. Pecqueur