Revisor de Crystal Pite

C’est le texte de Gogol qui est à l’origine de cette pièce de 2019, sans doute accompagné du fort désir de la chorégraphe de retrouver l’auteur, acteur et metteur en scène Jonathon Young. Les deux artistes canadiens avaient rencontré le succès avec Betroffenheit, écrit à partir d’un drame personnel, totalement dépassé et sublimé par la rencontre entre la danse et le théâtre. La comédie de Nicolas Gogol dans l’adaptation de Young promet de s’inscrire dans une veine grotesque, absurde, qui laisse place à toutes sortes de décalages.

Une farce qui vire habilement au cauchemar

Les huit danseurs s’en donnent à cœur joie pour faire dérailler le texte, d’accélérations en balbutiements, en passant par le playback. La décomposition du texte, comme de la dramaturgie, exacerbe cette histoire d’imposture et de complot sur fond de critique de la bourgeoisie et du pouvoir. Ici la danse et le jeu mécanisent les corps autant qu’ils les font vriller. Scénographie, costumes, masques, rajoutent à la grandiloquence affichée, mais n’effacent pas le travail des corps sur lequel repose la pièce.

Nathalie Yokel