La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Le Cirque contemporain en France

Ne pas dénaturer le cirque

Ne pas dénaturer le cirque - Critique sortie
Légende : Christian Lucas CR : Martin Wagenhan

Regard extérieur / mise en scène

Publié le 11 novembre 2014

Venu du théâtre, professeur à l’ENACR et au CNAC, Christian Lucas collabore avec de nombreuses compagnies de cirque. La compagnie Hors-Pistes, le Cirque désaccordé, la compagnie Anomalie, parmi d’autres ont ainsi bénéficié de ses conseils de mise en scène.  

« Je travaille moins la dramaturgie que la mise en espace, la composition, le rythme. »

«  Le terme de metteur en scène est entouré d’une telle mythologie au théâtre que je préférais le terme de regard extérieur. Mais cette dénomination est déplaisante aussi, car elle implique une forme de distance alors que je suis réellement impliqué dans les projets. C’est pour cela que je préfère à nouveau metteur en scène, sauf si j’interviens sur des temps courts, ce qui est assez rare. Généralement, les compagnies formulent des thèmes, des sujets et je n’arrive que lorsque le projet est déjà énoncé. Mon travail est donc littéralement de mettre en scène.

Encourager au chaos 

Je travaille moins la dramaturgie que la mise en espace, la composition, le rythme. Comme dans un tableau. Si on est sous chapiteau, alors je suis metteur en piste. C’est différent. Je prendrais plus la sculpture comme référence dans ce cas puisque le rapport au public n’est plus frontal, mais circulaire. Dans tous les cas, le but est d’être à l’écoute, de rester le plus proche possible du groupe, de son rapport au public, de ses envies. L’avantage de cette position, c’est de ne pas avoir à s’impliquer dans la mise en place des projets, souvent longue et complexe. L’inconvénient, c’est que je suis souvent frustré de ne pas assez les suivre, ni d’avoir toutes les données en main pour le développement du spectacle. De manière générale, le nouveau cirque devrait davantage s’émanciper du recours à des metteurs en scène ou à des chorégraphes.  A tisser  des liens avec la danse et le théâtre, j’ai peur d’une forme d’embourgeoisement. L’écriture chorégraphique par exemple est plus placée, plus douce, alors qu’il y a une violence dans le cirque. Ça part dans tous les sens. Le corps circassien est plus brutal, et j’essaye de préserver cette violence. Parfois, j’encourage même au chaos.  »

 

Propos recueillis par Eric Demey

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