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La formation en notation du mouvement au CNSMDP

La formation en notation du mouvement au CNSMDP - Critique sortie Danse
légende : Quelques signes issus du système Benesh.

Publié le 30 novembre 2011

Outre ses filières les plus connues, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP) abrite un cursus plus confidentiel, mais susceptible de renouveler en profondeur les modes de travail et de transmission dans le monde de la danse : la formation en notation du mouvement.

Les deux systèmes d’écriture du mouvement enseignés au CNSMDP ont été conçus, l’un en Grande-Bretagne (le système Benesh, inventé dans les années 1950) et l’autre en Allemagne (le système Laban, inventé dans les années 1920). Mais aujourd’hui, c’est principalement en France que sont formés des notateurs d’excellence et que des recherches novatrices voient le jour : ce constat est apparu lors du dernier congrès de l’International Council of Kinetography Laban, qui réunit des spécialistes du monde entier. La raison de cette prééminence française ? Un cursus spécifique, proposé au CNSMDP depuis 1990, et récemment rénové. Si d’autres notations existent et sont enseignées dans divers cadres, le CNSMDP est à ce jour le seul établissement public à proposer une formation supérieure en notation dans deux systèmes. Les étudiants choisissent lequel des deux ils veulent apprendre à maîtriser.

La notation, pour quoi faire ? 

La formation est ouverte à des profils divers, à la condition d’avoir une pratique corporelle de haut niveau. Cette année, parmi les étudiants, on trouve des danseurs, des chorégraphes, des enseignants… Mais aussi une psychomotricienne ou une historienne de la danse. Certains d’entre eux ne suivront que le premier cycle (un an), d’autres poursuivront en second cycle (deux années supplémentaires) pour devenir notateurs, reconstructeurs, enseignants en notation. Dans tous les cas, leur pratique professionnelle se trouve profondément enrichie par ce nouvel outil : la notation est un apprentissage de l’analyse du mouvement, qui ouvre des voies nouvelles pour danser, créer ou enseigner. Elle permet également de se saisir d’un patrimoine chorégraphique d’une ampleur considérable – ce qui, dans un secteur marqué par l’oralité, reste inaccessible à la plupart des danseurs. La limite du cursus ? Le nombre de places, qui ne fait pas justice au succès de la formation ni à la demande du milieu chorégraphique. Les promotions sont si réduites qu’une rude sélection a dû s’opérer à la rentrée dernière. Elle sera plus dure encore en fin d’année : parmi les seize étudiants en premier cycle de notation Laban, seuls cinq auront la chance de poursuivre en second cycle… La notation du mouvement victime de son succès ?

Marie Chavanieux

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