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Garantir un parcours professionnel

Garantir un parcours professionnel - Critique sortie
© D. R.

Publié le 10 octobre 2009

Le Jeune Théâtre National permet à des artistes issus du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (CNSAD) et de l’Ecole supérieure d’art dramatique du Théâtre National de Strasbourg (Ecole du TNS) de prendre pied dans le monde professionnel. Marc Sussi, son directeur, s’exprime sur l’insertion professionnelle des jeunes comédiens.

Qui sont les artistes du Jeune Théâtre National ? 
Marc Sussi :
Les jeunes artistes issus du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique et de l’Ecole supérieure d’art dramatique du Théâtre National de Strasbourg sont automatiquement ayants droit du JTN. Diverses rencontres sont organisées au fil de l’année entre les jeunes artistes et le milieu professionnel, à travers des auditions par des metteurs en scène en recherche d’acteur et à travers la présentation de maquettes de spectacle, élaborées par des équipes d’artistes de l’école, à un public de professionnels. Le JTN est un outil formidable pour permettre l’inscription de ces équipes dans la vie professionnelle et pour favoriser le développement de la jeune création. Nous ne finançons jamais les projets à 100%, car on ne peut pas le faire sans partenaire, mais si les travaux donnent lieu à un spectacle présenté dans un théâtre, nous nous associons au projet en participant au financement des  salaires des artistes JTN.

« Renforcer le réseau des écoles afin de garantir autant que faire se peut un parcours professionnel »

En quoi consiste l’ouverture du JTN aux autres écoles supérieures d’art dramatique, signalée sur votre site ?
M. S. :
Il s’agit de structurer en réseau les systèmes d’insertion que les autres écoles, telles l’ERAC à Cannes ou l’ENSATT à Lyon, ont elles-mêmes mis en place. L’objectif du JTN serait de fédérer l’ensemble de ces systèmes pour que les choses s’harmonisent, que l’on puisse travailler ensemble. Tous les trois mois on se réunit et on examine les projets. On a une expérience et une logistique qu’on peut proposer, mais les auditions restent réservées aux élèves du Conservatoire et du TNS.

L’aide financière peut-elle concerner d’autres élèves que les vôtres ?
M. S. :
Nous n’en avons pas les moyens. Il y aurait alors trop d’acteurs pour une petite structure comme la nôtre. Nous deviendrions une sorte de “pôle emploi“ pour ces jeunes comédiens, et serions beaucoup moins efficace. Il est souhaitable de diversifier les structures d’insertion, avec davantage d’aide des tutelles régionales et DRAC. En outre, toutes ces écoles de région s’inscrivent dans une politique de déconcentration et favorisent un développement artistique dans leurs régions.

Une étude de 2005 soulignait la difficulté des élèves comédiens à assurer leur avenir dans la profession. Les écoles supérieures sont-elle une garantie pour l’insertion professionnelle ?
M. S. :
Longtemps la France n’a pas eu la culture de l’école. Il y a vingt ans, il y avait deux écoles, aujourd’hui, il y en a onze. L’art du comédien étant moins soumis à l’apprentissage d’une technique que celui du danseur ou du musicien, on pouvait penser faire du théâtre sans école. Par rapport à 2005, je pense que la situation s’est dégradée et que les acteurs se sont paupérisés. C’est pourquoi il est d’autant plus  nécessaire de renforcer le réseau des écoles afin de garantir autant que faire se peut un parcours professionnel pour ces jeunes. On devrait garantir à chaque acteur qui sort de ces onze écoles quelque chose qui pourrait s’appeler l’égalité des chances.

Propos recueillis par Agnès Santi

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