Entretien René Koering / Pour une résidence baroque au sein des orchestres
©René Koering
René Koering
Publié le 10 juillet 2008
Entretien René Koering
Pour une résidence baroque au sein des orchestres
Ancien directeur de la musique de Radio-France, René Koering est actuellement surintendant de l’Orchestre et de l’Opéra de Montpellier. Dans ce cadre, il accueille en résidence Hervé Niquet et Le Concert Spirituel.
Pourquoi avoir choisi Hervé Niquet comme artiste en résidence à Montpellier ‘
René Koering : Ce type de résidence baroque n’est pas nouveau à Montpellier. Avant Hervé Niquet, nous accueillions Christophe Rousset. Mais Christophe refusait de toucher aux instruments modernes. Alors que l’avantage avec Hervé Niquet, c’est qu’il peut jouer la musique baroque avec son ensemble, le Concert spirituel, mais aussi défendre Beethoven et même Mahler avec notre orchestre. J’ai envie de lancer une passerelle entre les orchestres symphoniques et les formations baroques. Par ailleurs, Hervé Niquet a créé ici un chœur symphonique amateur, qui est une réussite.
Quel est le montage financier de cette opération ‘
R.K. : Le montage est très simple. L’Etat et notre structure investissent chacun 150 000 euros. Georges Frêche (ndlr : maire de Montpellier jusqu’en 2004) a tout de suite accepté, car c’est un historien de formation, donc sensible aux questions du patrimoine baroque. Les résidences se déroulent sur une période de trois ans, renouvelable. Je dois cependant expliquer aux musiciens de l’Orchestre qu’en contrepartie du coût de cette résidence, je n’ai pas d’argent pour les augmenter. Aujourd’hui, je suis un peu étonné que les autres orchestres n’aient pas de résidence baroque.
Quel regard portez-vous sur le mouvement baroque ‘
R.K. : La France a mis longtemps à comprendre l’importance de ce mouvement. Aujourd’hui encore, si l’Etat pensait que c’était indispensable, les ensembles baroques ne seraient plus composés exclusivement d’intermittents. L’autre problème de la musique baroque, c’est l’absence de lieux réellement destinés à ce répertoire.
Propos recueillis par A. Pecqueur