De la main à la main

« Le main à main n’est pas une technique mais une relation à l’autre. »

« L’essor du spectacle monodisciplinaire accompagne le développement du nouveau cirque depuis quinze ans, chaque discipline s’étant réapproprié les thèmes, problématiques et recherches qui peuvent la constituer.  Dans la compagnie Un Loup pour l’Homme, le postulat de départ est ainsi que le main à main n’est pas une technique mais une relation à l’autre. Nous avons donc mis de côté la question de la figure pour rentrer dans les problématiques qui se posent entre le porteur et le voltigeur : comment les rôles se complètent-ils ? Qui décide ? Qui suit ? Comment se construit la confiance ? Comment évaluer la prise de risque ? Etc.

Expérimentation physique

Nous avons une matière phénoménale à explorer dans ce questionnement de notre discipline. Et par ce travail, par cette nouvelle manière de pratiquer le porté, on arrive à retrouver le plaisir de l’enfant qui joue, qui grimpe dans les arbres, le plaisir de l’expérimentation physique et de la découverte. C’est finalement une logique de faire qui a remplacé celle de la démonstration. Le problème, c’est que ce mouvement vers un cirque plus esthétique, plus artistique a parfois déçu nos programmateurs.  Et je sens revenir le désir d’un cirque de pur divertissement, un peu à l’anglo-saxonne. Pourtant, lorsqu’on pose bien les hypothèses et qu’on se tient à un propos, un spectacle bien fait et intelligent est tout aussi grand public. »

Propos recueillis par Eric Demey

Face Nord, en tournée, notamment à Reims, dans le cadre de la Biennale Internationale des Arts du Cirque à Marseille, Eaubonne, Antony et Chatellerault.