Un être d’une bêtise divine
Voilà vingt-cinq ans que le clown Arletti est [...]
Le Cirque contemporain en France
Riche de cinq jongleurs et danseurs, le collectif G. Bistaki orchestre la collaboration entre « le cirque pour sa quête d’impossible, la danse pour sa virtuosité du rythme et le théâtre corporel pour sa puissance évocatrice de sentiments ». Quelle place a la performance dans ce cirque chorégraphique ?
« Je crois que le cirque est profondément dépendant de la performance : quand quelque chose est impossible, c’est exactement là où il va s’arrêter et dire « je vais le faire ». Ayant réalisé un certain nombre de mises en scène de cirque ces dernières années, je me suis rendu compte que quand une technique de cirque était un peu faible, il fallait pallier avec des outils latéraux. Le cirque devient alors une expression qui nous éloigne de la performance. Mais quand je travaille avec des gens dont les techniques de cirque sont solides, avec un haut niveau performatif, la question de la mise en scène change complètement, et on n’a pas besoin d’artifices pour habiller telle ou telle proposition. La performance, j’ose croire qu’elle peut encore – non pas se suffire parce que c’est faux – mais en tout cas donner une grande part de crédibilité à la présence de l’acteur sur scène. D’autant plus que le niveau en cirque ne cesse d’augmenter.
Un an de travail pour que ça marche
Le cirque, ce sont des tensions humaines, du surpassement, et l’acteur de cirque reste toujours au centre de la pièce. Le comédien de cirque articule la pièce autour de ce qu’il sait faire. Il s’appuie sur sa technique en exprimant quelque chose sur le terrain des émotions. Dans le collectif G.Bistaki, si on peut se revendiquer du cirque, c’est davantage par l’état d’esprit et la manière que par la technique. Si on décrypte nos spectacles, il n’y a pas tant d’effets de dextérité et de performance que ça. Nous travaillons avec des tuiles, on se jette des sacs sur la tête, et c’est un an de travail pour que ça marche. C’est là que l’on rejoint profondément l’idée de la performance. »
Propos recueillis par Nathalie Yokel
Création 2015, The Baïna Trampa Fritz Fallen.