Stéphane Schoukroun et Jana Klein mettent en scène « Notre École (tragi-comédie) », auscultant l’art en milieu scolaire
Stéphane Schoukroun et Jana Klein de la [...]
Jeanne Candel propose à toutes et tous (à partir de 6 ans) de se laisser surprendre par les aventures foutraques de deux astronautes coincés, en apesanteur, dans une navette spatiale. Une ode au théâtre, à la musique, à l’imaginaire : pour rire et rappeler, en cinquante minutes, les dilemmes de la condition humaine.
Un piano fait irruption sur le plateau. Cet instrument sur roulettes, en partie désossé, est déplacé avec difficulté par une musicienne (Claudine Simon) qui plaque sur le clavier — quand elle peut, comme elle peut — des accords courant après un extrait de musique orchestrale enregistrée. Fusées vient à peine de débuter et, déjà, une impression de joyeux déséquilibre est là. Une sensation de confusion malicieuse, de savant bricolage. Cette façon faussement naïve de faire du théâtre donne lieu à un spectacle-éclair extrêmement réussi. La nouvelle création de Jeanne Candel ne s’appesantit sur rien. Elle commence par nous raconter succinctement, sans se prendre au sérieux, comment s’organise le système solaire et, au-delà, notre galaxie et l’univers entier, comment l’être humain, cette bête sauvage vaguement civilisée, a toujours rêvé d’explorer le cosmos pour savoir d’où il vient. Puis, elle nous place face à l’errance spatiale de Boris (Vladislav Galard, en alternance avec Marc Plas) et Kyril (Jan Peters), deux astronautes loufoques qui apprennent devant nous, une nuit de Saint-Sylvestre, que leur retour sur Terre n’est plus possible.
Un art du déséquilibre et du retournement
Livrés à leur impuissance et leur maladresse, ne pouvant plus dialoguer qu’avec l’intelligence artificielle qui les accompagne dans leur mission (Sarah Le Picard, en alternance avec Margot Alexandre), Boris et Kyril tentent de réinventer leur vie loin de chez eux. La représentation imaginée par Jeanne Candel et ses talentueux interprètes, elle aussi, se réinvente sans cesse. Elle use de différents types d’adresse, fait s’élever la belle mélancolie du cinquième concerto pour clavier de Bach ou la pureté d’un chant sacré de Schütz, s’appuie sur les facéties burlesques de scènes nourries de mime, crée d’ingénieux contrastes, à la limite de l’absurde. Les tableaux s’enchaînent dans un à-peu-près volontaire. Ici, rien n’est caché. Tout se déploie à vue. Cet enchaînement de dérapages contrôlés ne se contente pas de divertir. Il engendre de la profondeur. Jamais démonstratifs, des éclats de tendresse se nichent dans les interstices du rire. Ils éclairent la beauté singulière d’êtres humains qui confrontent leur petitesse à l’appel de l’immensité.
Manuel Piolat Soleymat
à 16h. Spectacle vu au Théâtre de l’Aquarium. Tél. : 01 43 74 99 61. Durée : 50 minutes.
Stéphane Schoukroun et Jana Klein de la [...]
Fabien Gorgeart adapte et met en scène Les [...]
Krzysztof Warlikowski propose une traversée [...]