Microclimat / Weather
La chorégraphe australienne Lucie Guerin [...]
Créée à Mâcon, la nouvelle pièce de Christian et François Ben Aïm fait une halte en Ile-de-France. François Ben Aïm nous invite à découvrir les tumultes et les tourbillons du désir, dans tous ses états.
« La question du désir est au cœur de la pièce, comme un moteur à toutes sortes d’émotions, de sentiments, d’élans, bien au-delà d’une chose qu’on cantonnerait au désir charnel. Cela concerne toutes les forces, de quelque nature qu’elles soient, qui nous animent, nous mettent en action, mais aussi les forces contraires qui s’opposent à cette mise en mouvement. L’ensemble décrit un paysage émotionnel de sentiments, de gestes, d’attitudes – un paysage impermanent car notre désir va et vient, se fait et se défait. Les interprètes le parcourent avec une espèce de curiosité joyeuse, disponible, ouverte, comme un dialogue avec soi-même et ses émotions, qu’elles soient tristes ou gaies. Il s’agit d’une analyse sensible de l’ordre de l’intime mais aussi de l’exposition de soi : se mettre au-dessus de soi-même, à observer ce qui nous malmène, ce qui nous agite, ce qui nous met dans tous nos états, dans une sorte de détachement. Comment peut-on être complètement investi dans tous ces états de corps, et en même temps essayer d’échapper à une forme figurative de ces états ? Nous avons exploré cette question.
Une sorte d’irrésolution
C’est la première fois que nous travaillons à partir d’une musique spécialement écrite par Jean-Baptiste Sabiani. Elle a constitué la base de la structure de la pièce. S’il avait le champ libre pour composer la musique, sur le thème du désir, nous avons insisté sur l’idée d’une tension souterraine, comme une chose qui ne pourrait jamais se résoudre. Rester ainsi dans une sorte d’irrésolution, et du coup par la musique, par son jeu d’accumulations, de reprise de motifs, de variations, tenter quelque chose qui se suspend, se maintient en l’air. On a cherché avec les interprètes à voir comment on pouvait être en contrepoint de la musique ou s’accorder avec elle, et physiquement comment composer chorégraphiquement des formes d’urgence, des changements, des effets de switch, des variations rapides d’un état à l’autre. Le chanteur-percussionniste et les trois violoncellistes sont situés au-dessus des danseurs, et délivrent leur flux d’énergie en faisant couler la musique sur eux. Le côté terrien, horizontal de la danse et la dimension verticale de la musique se croisent, se confrontent et se combinent. »
Propos recueillis par Nathalie Yokel
Le 9 janvier 2015 à 20h. Tél. : 01 40 11 70 72. Théâtre des Bergeries, 5 rue Jean Jaurès, 93130 Noisy-le-Sec. Le 23 janvier 2015 à 20h30. Tél. : 01 41 83 15 20. Théâtre de Châtillon, 3 rue Sadi Carnot, 92320 Chatillon. Le 30 janvier 2015 à 20h30. Tél. : 01 55 48 06 90. Théâtre de Rungis, 1 place du Général de Gaulle, 94150 Rungis. Le 5 février 2015 à 20h30. Tél. : 01 45 60 79 00.