Les pouvoirs de l’imaginaire adressés à tous, entretien Sylvain Maurice
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Focus -291-Au Théâtre de Sartrouville et des Yvelines
Dans Wonder Woman enterre son papa, Sophie Cusset aborde les réalités de l’EHPAD sous une forme inattendue : le cabaret. Dans son monde, des esthétiques opposées se côtoient. Et glamour rime avec gériatrie.
C’est bien avant l’épidémie de Coronavirus, il y a quatre ans, que vous décidez de consacrer un spectacle au « petit monde touchant et cruel » de l’EHPAD. D’où vient ce désir ?
Sophie Cusset : Mon père a passé neuf ans dans un EHPAD, où j’ai donc moi aussi passé beaucoup de temps. La vie quotidienne est d’une manière générale une de mes grandes sources d’inspiration. À l’EHPAD, elle est si intense qu’après le décès de mon père, j’ai eu l’envie de lui consacrer un spectacle. Dans une série photographique intitulée Wonder woman – super héroïne de la condition féminine commencée il y a plus de six ans, je me mets en scène comme une héroïne du quotidien ; ma pièce s’inscrit dans cette démarche. Chaque membre du quatuor féminin de la pièce, dont je fais partie avec les comédiennes Audrey Bertrand, Delphine Raoult et une troisième en cours de distribution, incarne plusieurs personnages.
Vos nombreux changements de rôles vont de pair avec l’exploration d’esthétiques différentes. Pourquoi ce choix de l’hybride, du cabaret ?
S.C. : Le cabaret est pour moi un choix politique autant qu’esthétique. Comme je le fais depuis la création avec Gilles Ostrowsky de la compagnie Octavio en 1991, j’utilise dans Wonder Woman enterre son papa les outils du clown et du burlesque pour explorer les frontières entre le comique et le tragique. En mêlant scènes de repas où volent les Flamby, monologues intimes et autres formes, je veux créer une scène de théâtre débridée, une ode à la vie.
Et une célébration du féminin ?
S.C. : Si la distribution est entièrement féminine, c’est pour refléter la réalité de l’EHPAD, surtout au niveau des aides-soignantes. En faisant de leur mieux pour préserver l’humain malgré des restrictions budgétaires et de personnel, ces dernières sont des héroïnes ignorées. J’ai voulu leur rendre hommage, et aborder à travers elles toutes les dures questions qui se posent dans leurs établissements. Il s’agit d’amener du glamour et des paillettes dans un monde de gel hydroalcoolique.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
Tél : 01 30 86 77 77.
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