Wayne Marshall : l’Amérique à Paris

Anglais de naissance, Wayne Marshall est musicalement un Américain d’adoption. « I got rythm » : le standard de Gershwin, tiré de sa comédie musicale Un Américain à Paris, sonne comme un blason pour Wayne Marshall, qui n’est jamais tant à son aise que lorsque la musique réputée sérieuse fraye avec le jazz. Et c’est avec la musique de Bernstein, Copland, Gershwin ou Ellington qu’il choisit le plus souvent d’emporter le public, de Londres et Los Angeles et Cologne, où il vient d’être nommé chef du WDR Rundfunksorchester, formation sans équivalent à Paris, dédiée aux musiques populaires, comédies musicales et autres opérettes.

Elan rythmique

Pour ses retrouvailles avec l’Orchestre national d’Île-de-France, Wayne Marshall se tourne de nouveau vers Gershwin avec tout d’abord l’ouverture de la comédie musicale Of Thee I sing, chef-d’œuvre écrit pour Broadway, suivie du célèbre Concerto en fa que le chef dirigera du piano : l’un de ses exercices favoris, qui lui permet d’insuffler à l’orchestre un irrépressible élan rythmique. Le reste du programme est consacré à la musique de Ravel : Boléro et Tombeau de Couperin. Un choix logique si l’on se souvient que Gershwin demanda un jour à son aîné de lui donner des cours. On connaît la réponse de Ravel, refusant de gâcher par un enseignement la spontanéité du compositeur de la Rhapsody in blue.