Le programme du festival
L’œil du présent : sept théâtres publics se [...]
Directeur du Centre dramatique national Nancy-Lorraine, Michel Didym témoigne d’une décentralisation théâtrale à plusieurs vitesses.
« L’utopie de la décentralisation, telle qu’elle a été pensée au sortir de la guerre, n’a toujours pas abouti. 70 ans après la création des premiers CDN, on s’aperçoit en effet qu’il y a de grandes disparités d’infrastructures et de moyens. Certaines parties du territoire sont ainsi beaucoup moins bien loties que d’autres. Le CDN de Nancy, par exemple, n’a été créé qu’en 1986. Implanté dans une ancienne manufacture de tabac réhabilitée, il s’agit aujourd’hui d’un outil obsolète, qui n’est plus du tout adapté aux contraintes techniques des créations contemporaines.
Retisser du lien social
Les villes et les régions sont plus ou moins généreuses avec nos théâtres. Il faut pourtant qu’elles comprennent que ces institutions leur appartiennent, que ce sont des outils en décentralisation, pour la décentralisation, avec une mission politique : rendre accessible au plus grand nombre des œuvres d’art exigeantes. Nous devons sans arrêt rappeler à nos élus que, dans la période de grande tension que nous vivons, l’existence des CDN est fondamentale. Car elle permet de retisser du lien social. D’une certaine façon, j’ai envie de dire que les théâtres sont encore plus nécessaires aujourd’hui qu’ils pouvaient l’être, en 1947, après la Seconde Guerre mondiale. »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat
Comédie de l’Est – Centre Dramatique National d’Alsace.
6, route d’Ingersheim, 68027 Colmar.
Tél. : 03 89 24 31 78.
Site : www.comedie-est.com
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