Une billetterie engagée, rencontre avec Marie-Hélène Py

Vous êtes arrivée au T° sous la direction de Gilles Bouillon, le fondateur du CDN. Quel changement majeur avez-vous pu observer depuis cette époque ?

Marie-Hélène Py : Je suis en effet entrée au Théâtre Olympia il y a douze ans, d’abord comme hôtesse d’accueil puis à la billetterie. À mes débuts, les abonnés représentaient la grande majorité du public, entre 80 et 90 %. À l’arrivée de Jacques Vincey en 2014, nous avons mis en place des contingents pour permettre un accès plus facile au théâtre à des personnes qui ont moins l’habitude de fréquenter des lieux culturels.

Quel a été l’impact sur la billetterie de la place accordée par Jacques Vincey à la jeune création ?

M-H.P. : Le public du T° a très nettement rajeuni. Aujourd’hui, 31 % de nos spectateurs ont moins de 30 ans. Les tarifs avantageux mis en place pour cette tranche d’âge y sont pour beaucoup, de même que la programmation, en particulier le festival WET° qui fait découvrir le CDN à de nombreux étudiants qui reviennent ensuite en saison. Notre fête des 20 ans, en entrée libre sur réservation, illustrera très bien cette présence de la jeunesse sur scène et en salle.

« Le public du T° a très nettement rajeuni »

Ce renouveau des publics a-t-il changé les modes de réservation ?

M-H.P. : Les réservations en ligne ont fortement augmenté. Cela surtout depuis que nous avons changé de logiciel de billetterie après le Covid. Nous travaillons pour cela avec la société tourangelle Supersoniks, de même que de plus en plus de lieux culturels de la Région. Nous créons ainsi des liens entre nos billetteries, qui permettent aux utilisateurs d’avoir des réductions.

La période Covid a-t-elle laissé beaucoup de traces dans votre métier ?

M-H.P. : Après un changement net dans les pratiques avec des réservations de moins en moins anticipées et beaucoup d’achats en dernière minute, nous observons cette saison un retour des prises d’abonnements. Les relations du pôle billetterie avec la communication et les relations publiques se sont intensifiées pour nous permettre de travailler plus précisément sur chaque spectacle.

Propos recueillis par Anaïs Heluin