Ils n’avaient pas prévu qu’on allait gagner de Christine Citti, mise en scène de Jean-Louis Martinelli
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Six œuvres de commande imaginées avec des lycéennes et lycéens, quatre spectacles autour du thème de la jeunesse, une conversation publique sur l’éducation artistique et culturelle avec Robin Renucci* : Benoît Lambert éclaire les grandes lignes d’un festival qui réinvente la relation entre création artistique et adolescents.
Comment a germé l’idée du Festival I-Nov-Art – Créations partagées ?
Benoît Lambert : J’ai longtemps été réticent à l’idée souvent admise que la pratique du théâtre serait un passage nécessaire à sa fréquentation. Car après tout, on ne nous demande pas de peindre pour aller dans les musées… Mais au fil des ans et des actions mises en place au Théâtre Dijon Bourgogne avec des lycéens, il m’a semblé que quelque chose manquait : la question du partage du jeu. Je me suis dit qu’il serait intéressant de faire le portrait de tous ces adolescents, avec leur accord et leur complicité, comme il serait intéressant de leur permettre d’être sur scène.
L’idée n’est donc plus seulement de faire du théâtre avec des adultes, pour les adolescents, mais de faire du théâtre pour tout le monde, notamment les adultes, avec des adolescents…
B.L. : Exactement. Ce qui revient à réfléchir à la notion d’œuvre collective, à un art qui n’est plus forcément l’apanage d’artistes et de professionnels, un art qui peut être partagé différemment. Il s’agit de donner une vraie dignité esthétique à des œuvres interprétées, scénarisées, écrites par des personnes qui ne sont pas des artistes professionnels, en l’occurrence pas parce qu’ils sont amateurs, mais parce qu’ils n’ont pas l’âge d’avoir d’autre activité que d’aller au lycée.
Quels déplacements ces nouveaux échanges peuvent-ils produire ?
B.L. : Ils peuvent nous amener à réinterroger la question de l’adresse aux publics éloignés et à la jeunesse en sortant d’une vision moralisatrice. Notre action est trop souvent envisagée comme une forme de rééducation, notion qui sent très fort le racisme de classe… Finalement, ce qui m’intéresse le plus, ce ne sont pas les effets que ces créations partagées vont produire sur la jeunesse – de toute façon, cela ne peut pas lui faire de mal ! – mais les changements qu’elles vont opérer sur l’art et les artistes, les nouvelles libertés, les nouvelles expérimentations formelles qu’elles peuvent faire émerger.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
* Parrain du festival, conversation le 21 novembre 2020.
Tél. : 03 80 30 12 12. www.tdb-cdn.com
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