Jeunesses françaises 2 de Stéphan Castang
Avec des classes en bac professionnel [...]
Avec les élèves du lycée Stephen Liégeard de Brochon, Adrien Béal explore la relation que l’on tisse avec une œuvre d’art.
Quelle a été votre approche du travail avec les lycéens ?
Adrien Béal : Je ne voulais ni les former à un vrai savoir-faire d’acteurs, ni les considérer comme sujet représentatif de la jeunesse d’aujourd’hui. J’ai plutôt cherché à faire un travail en continuité avec le mien : partir d’une problématique, se lancer dans des improvisations pour faire naître du théâtre et de la fiction, ne pas simplement traiter des thèmes, mais véritablement créer ensemble.
Quelle problématique avez-vous choisie ?
A.B. : Celle de notre rapport aux œuvres d’art. Afin d’examiner en quoi ce rapport peut être semblable à celui que nous entretenons avec l’autre, avec les autres. J’ai l’impression que dans les deux cas, la tension générée est semblable.
Comment avez-vous transformé cette approche théorique en matière théâtrale ?
A.B. : Il ne s’agissait pas de partir d’une théorie sur le statut de l’art. Nous nous sommes contentés de dire qu’un objet d’art est un objet qui n’a pas d’utilité. Notre scénographe a apporté des objets sans utilité autour desquels les lycéens ont fait des improvisations. Nous nous sommes ainsi demandés ce que c’est, véritablement, que de rencontrer l’autre. Et de là, des fictions ont commencé à s’écrire, sous forme d’enquêtes.
L’art est donc sans utilité, hors d’usage ?
A.B. : Dans les institutions de la culture, on parle souvent de l’utilité des œuvres, si bien qu’on a l’impression que ce qui ne sert à rien n’a pas lieu d’être. En transposant ce raisonnement à la relation à l’autre, on peut se demander ce que chacun rapporte à l’autre et à quoi il nous sert. La question de l’œuvre d’art prend alors une tout autre dimension.
Entretien réalisé par Eric Demey
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