LA PENICHE OPERA EST CONFRONTEE A UNE REDUCTION DRASTIQUE DES SUBVENTIONS DE LA DRAC ET DU DEPARTEMENT DE SEINE-ET-MARNE.
La Péniche Opéra traverse une période de fortes turbulences financières. Cette année, le soutien de l’Etat, via la Drac Ile-de-France, a diminué de 50 000 euros, tandis que le Conseil général de Seine-et-Marne a baissé sa subvention de 12 000 euros. « 2012 est une année extrêmement difficile, confirme Célia Cukier, administratrice de La Péniche Opéra. Déjà en 2011, l’aide de l’Etat avait diminué de 50 000 euros. Et en 2010, nous avions dû combler un important déficit. » De son côté, la ville de Fontainebleau a souhaité abréger cette année sa convention avec la Péniche Opéra, prévue initialement jusqu’en 2014. La preuve, une fois de plus, des conséquences de la crise économique et financière sur le secteur culturel. La diminution du soutien de l’Etat prend d’ailleurs en compte le gel de 6 % des crédits du Ministère de la culture. De leur côté, la ville de Paris et la région Ile-de-France ne diminuent heureusement pas leur soutien. Il n’empêche : une telle réduction de subventions a un impact direct sur le fonctionnement de la Péniche Opéra. « Nous n’avons pas pu renouveler les CDD au sein de l’équipe. Désormais, nous allons surtout travailler avec des collaborateurs en honoraires ou des intermittents du spectacle. Le bureau permanent ne comprendra plus que trois membres, Mireille Larroche à la direction artistique, moi-même et une secrétaire comptable. Par ailleurs, nous allons partager nos bureaux pour réduire les coûts de location », poursuit Célia Cukier. Les conséquences sont aussi artistiques : une tournée de concerts a déjà été annulée en Seine-et-Marne, et la Péniche Opéra va désormais se limiter à l’utilisation d’une seule et non plus de deux péniches.
Arrêt de la Péniche
Adélaïde
Les coûts d’utilisation des bateaux, comprenant l’amarrage, le fioul et la présence du marinier, sont en effet loin d’être négligeables. « Nous allons faire de plus en plus de co-productions ou de co-réalisations, comme ce sera le cas en novembre prochain avec l’opéra Hansel et Gretel », annonce l’administratrice de la Péniche Opéra. Face au désengagement des pouvoirs publics, la solution réside-t-elle dans le développement du mécénat ? « Le mécénat prend du temps, c’est un long processus de fidélisation. Et nous n’avons pas les moyens d’embaucher un chargé de développement. Mais notre avantage est d’avoir récemment été déclaré d’intérêt général, ce qui permet des avantages fiscaux pour les éventuels mécènes », explique Célia Cukier. Reste une bonne nouvelle : en dépit de la crise, les spectacles connaissent tous une très bonne fréquentation. La preuve de la place essentielle de la Péniche Opéra dans le paysage culturel.
Antoine Pecqueur