Spartoï

« Notre jeune compagnie se construit autour de deux axes : une recherche autour de textes classiques, et la naissance de l’écriture de Jules Sagot. Après Projet Molière, Spartoï nous permet d’explorer des univers complètement différents. Celui de la science-fiction, mais aussi de la mythologie. L’auteur s’inspire en effet de l’histoire d’un peuple fantastique lié au mythe de Cadmos, le fondateur de Thèbes. Nos Spartoï ne sont toutefois pas ceux de la légende grecque. Ou plutôt, ils ne sont pas uniquement ceux-là. Vivant dans une société transhumaniste dont les habitants sont privés de passions, nos cinq personnages gardent la mémoire du passé. En se faisant injecter des gènes de loup, ils renouent paradoxalement avec ce que fut l’humanité.

Des loups pour l’Homme

Au théâtre, la science-fiction pose forcément un problème de représentation. Ce qui m’intéresse, c’est d’explorer le frottement entre le plus archaïque des arts et l’univers futuriste imaginé par Jules Sagot. En refusant d’utiliser les nouvelles technologies, nous cherchons à voir où peut nous mener la science-fiction en termes de jeu. Entourés d’un compositeur et d’un chorégraphe, les acteurs seront au centre de la proposition. Comme toute dystopie, Spartoï est davantage qu’une fable : c’est une métaphore politique, les loups étant une image de notre société, tous ses filtres en moins. A travers eux nous questionnons la démocratie. Nos peurs et nos espoirs ».

Propos recueillis par Anaïs Heluin