Des territoires (… D’une prison l’autre…)

« Le cadre de la trilogie est celui des trois jours vécus par une fratrie à la mort de leurs parents. On les suit au cœur de leurs problèmes intimes, dans le contexte de leur quartier et dans celui de l’Histoire. Chaque pièce est nourrie par un anachronisme : La Révolution française, la Commune, la Révolution algérienne. Dans le premier volet, les enfants devaient organiser l’enterrement de leurs parents. Ce premier temps était celui du déni. Le deuxième est celui de la colère. Il se passe dans un contexte d’émeutes. Le quartier a brûlé et la Mairie impose le confinement aux habitants. Au retour du cimetière, dans cet huis clos forcé, il va falloir se parler… Arrive une militante activiste, nommée Louise Michel : la pièce bascule alors et surgissent les fantômes de La Commune.

Hier pour aujourd’hui et demain

La première pièce ressuscitait Condorcet et la figure d’une révolution mesurée. La deuxième interroge les limites de cette mesure et pose la question de la spontanéité populaire et de la violence. Face à nos tentatives contemporaines de révolte immédiatement médiatisée, les révolutions historiques questionnent nos engagements. Ce théâtre enchevêtre les problématiques : il ne s’agit pas d’adopter un point de vue de surplomb et de clarté mais de mettre en scène des personnages dépassés par les événements. Où nous mène l’aspiration à la liberté ? Sommes-nous capables d’infléchir ce qui semble relever du destin ? Peut-être est-ce en auscultant ce dépassement que peut se créer un vecteur universel pour penser le monde… »

Propos recueillis par Catherine Robert