La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -202-Comédie de Béthune

Sortir des raccourcis sur l’économie

Sortir des raccourcis sur l’économie - Critique sortie Théâtre Béthune La Comédie de Béthune
Crédits photos : DR

L’Argent / mise en texte de Marie-Laure Cazin / mes de François Godart

Publié le 1 octobre 2012 - N° 202

François Godart et les siens interrogent, sur scène, le thème de l’argent. Une création collective qui veut offrir un nouveau point de vue sur le système capitaliste.

 « Ce spectacle est une occasion de faire voler en éclats quelques idées reçues. »

A travers ce spectacle, quel regard portez-vous sur l’argent ?

François Godart : En tout cas, pas un regard moralisateur. Je voudrais éviter tout manichéisme. La grande vertu de l’argent, c’est sa valeur objective : avec un billet de vingt euros, que vous soyez riche ou pauvre, vous pouvez acheter la même chose. Par contre, la valeur subjective de ce billet est fonction de chaque individu. Dans ce spectacle, je fais parler des personnes de milieux sociaux très différents. Dans notre société, l’homme vit à crédit. Ses espérances et ses aspirations sont conditionnées par la promesse de remboursement de ses dettes. L’architecture de notre système, qui devient de plus en plus fragile, tient entièrement sur cet engagement-là. Mais, jusqu’à quand ce système tiendra-t-il ?

Qu’est-ce qui vous a mis sur la voie de ce sujet ?

F. G. : A vingt ans, je suivais des études de sciences économiques à Lille. Je n’avais alors jamais entendu une seule critique à l’égard du système capitaliste. Vingt ans plus tard, les perspectives de croissance du PIB, socle du système, sont nulles, voire négatives. L’économie européenne est sous perfusion. Des choix cruciaux vont devoir être faits dans les années à venir. Ce spectacle est pour moi une occasion de faire voler en éclats quelques clichés, quelques idées reçues. Le discours médiatique est devenu tellement univoque en ce qui concerne l’économie, tellement caricatural et simpliste, qu’il me paraît important de sortir de ces raccourcis.

Quelle relation personnelle entretenez-vous avec l’argent ?

F. G. : L’argent a toujours été, pour moi, le fruit du travail. J’ai pu, pendant mes études, apprécier sa valeur à l’occasion de petits boulots pénibles et précaires. A présent, je gagne bien ma vie en faisant un métier qui me passionne. Je n’ai jamais fait du théâtre pour l’argent. J’ai même mis plusieurs années à accepter l’idée d’être payé pour cela. Au-delà d’un certain niveau de revenus, qui permet de satisfaire les besoins fondamentaux, l’argent a de moins en moins d’incidence sur le sentiment de bonheur. Voilà exactement où je me situe.

Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

L’Argent
La Comédie de Béthune
138, rue du 11 novembre, BP 631 Béthune cedex

Le 19 mars à Richebourg ; le 22 à Lillers ; le 23 à Auchel ; le 26 à Béthune ; le 30 mars à Ruitz.
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