Une expérience qui allie musique et beauté des lieux
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Focus -277-Château d'Hardelot / Le Midsummer Festival
Psyché de Matthew Locke par Sébastien Daucé et Didon et Énée de Purcell par l’Arcal
Aux sources de l’opéra anglais
Pour son dixième anniversaire, le Midsummer poursuit sa célébration de l’opéra baroque via cette années les figures de Locke et Purcell. Attentive aux mutations esthétiques actuellement engagées, Catherine Kollen, directrice artistique de la compagnie Arcal, nous invite à relire le mythe de Didon et Énée. Enfin, la création d’une nouvelle version, complétée par le chef Sébastien Daucé à la tête de son Ensemble Correspondances, du Psyché de Matthew Locke s’inscrit dans la volonté de fêter les cultures française et britannique.
La renaissance du premier opéra anglais en version de concert, Psyché, sous les doigts d’un nouveau géant de la scène baroque internationale : le chef d’orchestre Sébastien Daucé.
On considère Psyché comme un moment décisif de l’opéra anglais…
Sébastien Daucé : Oui, car c’est la première fois que l’on parle réellement « d’opéra » en Angleterre. À cette époque, il y a un désir des rois anglais de s’approprier ce genre nouveau, afin de pouvoir rivaliser avec les cours étrangères, notamment la France avec Lully. C’est donc un double enjeu esthétique et politique qui va conduire à la commande de Psyché, première tentative anglaise dans le domaine de l’opéra, publiée dans le recueil “The English Opera”.
Comment cette musique, dont on dit qu’une partie est perdue, vous est-elle parvenue ?
Sébastien Daucé : À l’origine, deux compositeurs se sont associés pour répondre à cette commande royale : Matthew Locke et Giovanni Battista Draghi. Seule la musique de Locke, publiée à sa création en 1675, nous est parvenue. Le défi, c’était donc de reconstruire un opéra complet en complétant avec des musiques issues du théâtre anglais de l’époque. Pour cela, nous avons puisé dans un manuscrit conservé à New York contenant beaucoup de morceaux de danse du 17ème, supposément proches des pièces de Draghi. Puis nous nous sommes aidés des indications détaillées du livret sur le caractère et l’instrumentation pour les intégrer le plus justement possible dans notre relecture de Psyché.
« Locke est un génie disruptif qui appartient à cette zone d’ombre entre Dowland et Purcell. »
Parlez-nous de la musique de Matthew Locke…
Sébastien Daucé : Locke est un génie disruptif qui appartient à cette zone d’ombre entre Dowland et Purcell sur laquelle on connaît peu de choses, où l’influence française est très forte. C’est une musique étrange, qui constitue un nouveau langage pour nous, tout en possédant des caractéristiques du ballet de cour. Les lignes sont complètement éclatées, l’on en vient à se demander à chaque mesure s’il n’y a pas d’erreur… C’est en prenant peu à peu conscience que ce n’en sont pas, que l’on commence à percevoir pleinement le génie de cette musique !
Propos recueillis par Julien Hanck
à 20h30
Le Midsummer Festival
Du 14 au 29 juin.
Tel. 03 21 21 73 65.
Places : de 3 à 17 €.
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