Sara Lazarus
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Publié le 10 mai 2008
En 1994, la jeune Sara remportait le premier prix du concours international Thelonious Monk décerné par un jury composé de Jon Hendricks, Shirley Horn, Abbey Lincoln, Dianne Reeves et Jimmy Scott ! La première consécration d’une artiste aujourd’hui arrivée à maturité et passée maîtresse dans l’art du charme et du swing.
Pourquoi avez-vous choisi Paris ?
Sara Lazarus : En 1988, je suis venue à la fin de mes études, juste histoire de passer un été à Paris. Mais voilà, cette ville m’a plu, tout comme le milieu musical m’a séduite, déployant une grosse activité autour du jazz, avec des lieux et musiciens passionnants. J’avais donc l’occasion de pouvoir développer ma voix.
« Biréli Lagrène m’a initié à la musique manouche.»
Vingt ans plus tard, êtes-vous devenue une chanteuse française ?
S. R. : Non, je reste une Américaine qui chante du jazz. Néanmoins, j’ai beaucoup appris avec les Français comme avec Biréli Lagrène, qui m’a initié à la musique manouche. Nous avons élaboré un vrai croisement entre nos deux cultures, toutes deux fondées sur l’amour du swing et le goût de l’improvisation. Avec lui, mon oreille s’est ouverte, mon chant s’est modifié.
La culture manouche peut-elle toucher le public américain ?
S. R. : Les amateurs connaissent surtout Django, et puis Biréli qui incarne tout le génie de cette musique : spontanée, généreuse, jamais scolaire… Une fraîcheur communicative, une énergie galvanisante, qui peuvent fonctionner avec le public outre-atlantique. D’ailleurs, nous préparons une tournée là-bas.
Propos recueillis par Jacques Denis
Sara Lazarus, Biréli Lagrène et André Ceccarelli
Une rencontre au sommet dans le prolongement d’un album enregistré en commun : "It’s All Right With Me" – paru en novembre 2006 chez Dreyfus Jazz.
André Ceccarelli
Son nom agit comme un sésame ouvrant les portes de toute l’histoire du jazz et au-delà. A plus de 60 ans, dont près d’un demi-siècle de carrière, le batteur niçois que l’on a coutume de surnommer « Dédé » a joué avec tous ceux qui comptent, enchaînant tournées et séances de studio, sans oublier de signer des disques. C’est d’ailleurs son swing polyglotte qui pulsait sur le disque unissant la chanteuse et le guitariste. Comme un gage de réussite, comme la clef de tous les possibles.
Biréli Lagrène
C’est l’histoire d’un enfant prodige : à 4 ans, il s’empare d’une guitare, à 14 ans, il signe son premier disque… Et ainsi de suite pour celui que beaucoup considère comme l’héritier de Django Reinhardt. Lui reconnaît aussi volontiers l’influence de Wes Montgomery, autre virtuose de la six-cordes. A l’instar de ces deux maîtres, Biréli Lagrène est désormais reconnu dans le monde entier, pour avoir en partie renouvelé l’approche de la guitare manouche, comme sur son récent “Djangology”.
Jacques Denis
Avec aussi Franck Wolf (saxophone), Hono Winterstein (guitare) et Diego Imbert (contrebasse).
Samedi 24 mai à 20h30.
Tous les concerts ont lieu au Pôle Culturel d’Alfortville (Parvis des Arts – 94140 Alfortville). Tél. 01 58 73 29 18. Places : 18 à 22 €. Site : www.pole-culturel.fr