Jean-Pierre Como
©(PH by J. B. Millot)
(PH by J. B. Millot)
Publié le 10 mai 2008
Un jazz d’impressions italiennes
Le pianiste parisien Jean-Pierre Como n’a jamais oublié ses racines italiennes. Depuis bientôt vingt ans, il enregistre des disques sous son nom qui témoignent de ce lien, un certain romantisme doux-amer que ce pilier de Sixun, formation emblème du jazz-fusion, examine au prisme de son goût pour le jazz. Pour meilleure preuve, son recueil intitulé “Scenario”, suite de vignettes « felliniennes » qui alterne touches impressionnistes et swing plus ludique.
Comment est née l’idée de ce “Scenario” ?
Jean-Pierre Como : En fait, ce disque s’inscrivait dans la suite logique du précédent album “Storia”, sorti en 2001. Il était déjà question d’une histoire intime, d’une ouverture cinématique vers l’Italie. A ce trio, j’ai simplement ajouté une clarinette pour “Scenario”, dont tous les titres renvoient à des films italiens. Ceux des années 60, qui correspondent à une ambiance particulière : l’Après-guerre, le communisme, la pauvreté… Quelque chose d’à la fois terrible et joyeux, comme un sentiment décalé. Ce sont ceux-là que j’allais voir enfant : “Les Monstres” et tous les autres, tous ces acteurs comme Vittorio Gassman, Hugo Tognazzi ou Alberto Sordi…
« Le bel canto, c’est notre blues »
Avec une mention spéciale pour Federico Fellini ?
J -P. C. : Oui, mais il est présent dès mon premier disque en tant que leader, en 1989. Sur “Padre”, le premier titre s’intitule “Chez Fellini”. Parce que je n’en suis pas venu à faire ce disque par hasard ou pour un concept. Non, cela répond juste à mon essence, à mon enfance. Chez les Italiens, la tradition du chant napolitain, le bel canto, c’est notre blues ! Ce lyrisme teinté de mélancolie est le fondement de notre culture. Et il est souvent présent à l’image : sans la musique de Nino Rota, un film ne dit pas la même chose !
Propos recueillis par Jacques Denis
Avec Christophe Wallemme (contrebasse), Stéphane Huchard (batterie) et Francesco Bearzatti (saxophone, clarinette).
Vendredi 23 mai à 20h30.