Annabelle Sergent : Créer de l’imaginaire
Elle a fondé, en 2001, la Compagnie LOBA. [...]
Fondateur de la compagnie La Langue Pendue, avec laquelle il crée depuis 2002 des spectacles mêlant le conte, la mythologie et le récit de vie, Rachid Bouali met l’espace et la diversité du conte au cœur de son enseignement.
« Le conteur doit être dans le lâcher-prise. »
Parmi les missions du Labo, figure la défense des « 1001 lieux du conte ». Que cela signifie-t-il ?
Rachid Bouali : Formé à l’école Jacques-Lecoq, j’ai toujours été sensible au langage préverbal. Or chez le conteur, plus encore que chez l’acteur, ce langage est intimement lié à l’espace. En tant que « provocateur », – je préfère ce terme à celui de « professeur » – je tâche donc d’apprendre aux laborantins à créer un espace où leur histoire puisse se déployer. En mettant leurs histoires à l’épreuve de différents lieux, les laborantins peuvent sentir à quel point il est important pour le conteur de trouver un point d’équilibre entre espace et récit.
Vous défendez, dans votre enseignement comme dans vos spectacles, la notion de « disponibilité ».
R. B. : Le conteur doit en effet toujours avoir un pied dans son histoire, et un autre auprès des personnes à qui il la raconte. Si quelqu’un renifle au premier rang, on doit le sentir, sans forcément en jouer. Il faut être dans une concentration ouverte, qui n’est pas donnée à tout le monde, mais qui s’apprend. Si le conteur doit maîtriser la structure de son histoire, il doit aussi être ouvert aux mots qui s’imposent selon les contextes. Souvent, ce mot nous révèle un non-dit, une couche insoupçonnée de notre propre récit. Le conteur doit être dans le lâcher-prise.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
Tél. : 01 49 08 50 85.
Appel à candidature pour le prochain Labo de la Maison du conte sur
Elle a fondé, en 2001, la Compagnie LOBA. [...]