La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -160-th95-colloque

Propos recueillis Dominique Gillot

Depuis pas loin de quatre décennies, Henri Texier parcourt un peu tous les mondes du jazz : meneur de jeu autant que musicien, Texier a l'art de créer des synergies humaines et artistiques.

Publié le 10 septembre 2008

Pour une politique culturelle hexagonale

Vice-présidente socialiste du Conseil général du Val-d’Oise chargée de la culture et de la Commission permanente, vice-présidente de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, maire d’Eragny, Dominique Gillot défend la conception d’une action politique volontariste et dénonce le désengagement de l’Etat dans la culture.

« En tant qu’élue, j’ai toujours travaillé à mettre en œuvre tous les outils possibles pour mener notre société vers davantage de solidarité, de progrès et de partage. J’ai en effet la conviction que le volontarisme politique peut faire évoluer notre pays. Depuis 30 ans, dans la majorité comme dans l’opposition, j’ai ainsi tenu à soutenir le plus de projets culturels possible. Car, il me semble que la culture est un élément d’affirmation fort d’une politique et qu’il existe encore, en France, de graves problèmes d’inégalité dans l’accès de la population à la culture. Etant moi-même issue d’un milieu social acculturé, je suis particulièrement attachée à ouvrir le chemin menant au partage de l’émotion artistique. Cette ouverture passe, bien sûr, par un apprentissage théorique des codes, des formes, mais je crois qu’il faut également que chacun puisse découvrir par lui-même ces émotions – et le plus tôt possible – à travers une appréhension intime et personnelle des œuvres. Les cadres et les outils actuels doivent donc évoluer afin de lutter contre les freins institutionnels, sociaux ou économiques qui entravent, aujourd’hui encore, la démocratisation de l’éducation artistique.
 
Ouvrir le chemin de la culture
 
Il existe de nos jours une tendance forte de l’Etat consistant à renvoyer la responsabilité des politiques culturelles aux collectivités territoriales. Ainsi, la question des moyens attribués à un projet national pour la culture se pose de façon aiguë. Si l’on considère le territoire dans sa globalité, on observe que les lois de décentralisation ont pour conséquence de créer des disparités et des injustices. Je pense donc que l’Etat doit conserver des orientations culturelles fortes, qu’il doit doter le budget de la culture de moyens importants afin qu’une égalité de traitement puisse véritablement exister au niveau de la population. Je veux bien accepter que la mise en œuvre de grandes orientations nationales soit confiée aux collectivités territoriales. Mais le transfert des compétences et des responsabilités sans transfert de contreparties financières est une offense grave faite à la démocratie. Quand l’Etat gèle 4 % de ses crédits, ce sont les collectivités territoriales qui sont obligées de revoir leur politique culturelle pour tenter de limiter les dommages dus à de telles restrictions budgétaires. Laisser croire à nos concitoyens que le désengagement de l’Etat n’a aucune conséquence sur le paysage culturel et artistique de notre pays serait une imposture. »
 
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat


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