"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini
C’est la rencontre de trois artistes et de leurs univers. Les chorégraphes-danseuses La Ribot et Mathilde Monnier, accompagnées de l’auteur-metteur en scène Tiago Rodrigues, créent Please Please Please. Une proposition à la croisée de la danse et du théâtre, sur fond d’urgence écologique.
« Après la création de Gustavia, en 2008, Mathilde Monnier et La Ribot ont eu envie de se retrouver pour un nouveau spectacle qui non seulement leur permettrait de faire dialoguer une fois de plus leurs deux univers, mais qui ferait intervenir une troisième voix dans leur duo. Elles m’ont donc invité à les rejoindre pour poursuivre et approfondir ce travail à travers lequel les artistes que nous sommes, qui n’ont pas les mêmes parcours et les mêmes langages esthétiques, confrontent leurs regards pour inventer un vocabulaire commun. Pour cela, il faut évidemment être conscient des choses qui nous rapprochent et des choses qui nous éloignent, afin de profiter de cet espace d’exploration pour penser et imaginer à trois. Apparaissent alors des interrogations sur la façon de comprendre ce que chacun essaie, recherche, propose… En intervenant dans ce duo, j’ai bien sûr fait émerger la question du texte, du théâtre, de l’interprétation. Mais c’est bien à trois que nous nous sommes appropriés ces outils, tout en veillant à ce qu’aucune hiérarchie ne naisse entre nos différents champs artistiques.
Un univers de préoccupations poétiques
Nous avons donc entremêlé la danse, le théâtre, le texte, les corps, la musique, le décor, les lumières…, pour trouver l’identité spécifique du trio que nous constituons. Au-delà des considérations de forme, nous nous sommes nourris de questionnements liés au changement de regard que l’on peut porter sur l’avenir : avenir qui n’est plus considéré comme un espace d’opportunités ou de progression, mais comme une menace nous ramenant à nos égoïsmes passés, à notre incapacité à agir collectivement, à l’héritage que l’on va laisser aux nouvelles générations. Please Please Please n’est pourtant pas un pamphlet sur la crise climatique. Notre création ne développe pas de discours explicite sur ce sujet, mais déploie un univers de préoccupations poétiques marqué par les notions d’espoir et de désespoir, par la catastrophe qui peut venir bouleverser notre monde à n’importe quel moment. »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat
Tél. : 02 41 22 20 20.
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