Le CDN d’Angers, un vrai collectif qui s’assume en commun. Rencontre avec Frédéric Bélier-Garcia
Alors qu’il s’apprête à tourner la page de [...]
Deux enquêtes, deux faits divers, deux comédies loufoques : Frédéric Bélier-Garcia met en miroir L’Affaire de la rue de Lourcine d’Eugène Labiche et Les guêpes de l’été nous piquent encore en novembre d’Ivan Viripaev. Un diptyque tissé d’absurde et de cocasserie.
Le premier, né en 1815, a marqué l’histoire du théâtre français grâce à ses célèbres vaudevilles. Le second, né en 1974, est devenu l’un des auteurs russes vivants les plus joués sur les scènes francophones grâce à la drôlerie piquante de ses comédies existentielles. Ce sont les écritures de ces deux dramaturges que le directeur du Centre dramatique national des Pays de la Loire a choisi d’associer dans un diptyque conçu comme un mystère contemporain à deux volets. « Parfois nous nous retrouvons face à face avec notre golem personnel, fait observer Frédéric Bélier-Garcia, notre être désastreux ou “désastré”, cette pelote de fils emmêlés tissée de nos obsessions, nos peurs, nos fantasmes, nos manquements, nos défaillances. »
Un double puzzle
« Ceci peut arriver au lendemain d’une beuverie amnésiante, poursuit le metteur en scène, comme dans L’Affaire de la rue de Lourcine, ou pris dans les filets de la jalousie, comme dans Les guêpes de l’été nous piquent encore en novembre. » Interprétées par Camille Chamoux, Jean-Charles Clichet, Sébastien Eveno et Stéphane Roger, ces deux comédies policières aux airs de contes nocturnes (présentées dans un décor quasi identique) font surgir des êtres qui cherchent frénétiquement la vérité derrière les coups de théâtre et les quiproquos. Sont-ils innocents ? Pourquoi ? De quoi ? D’un crime ? De leur débâcle… ? Entrelaçant « confiance et méfiance, paranoïa et mégalomanie, doute et certitude, vie et mort, mauvais goût et beauté », Lourcine/Les Guêpes apparaît comme un double puzzle, un double axel « que l’humanité doit sauter pour connaître son degré d’absurdité ».
Manuel Piolat Soleymat
Tél. : 02 41 22 20 20.
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