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Focus -287-Théâtre de Caen : une saison bien en voix
L’ensemble Correspondances poursuit sa résidence caennaise, entamée en 2016, et continue de dévoiler les richesses du Grand Siècle, entre grand spectacle (reprise du Ballet royal de la Nuit) et intimité des airs de cour (Les Plaisirs du Louvre).
Après le succès du Ballet royal de la Nuit, repris à Caen et en tournée de 10 dates, vous proposez un concert d’airs de cour. Est-ce pour montrer les différentes facettes de la musique du Grand Siècle ?
S.D. : Le Grand Siècle reste notre ADN, et nous avons envie de le faire découvrir au fil des ans. Le Ballet royal de la Nuit et Les Plaisirs du Louvre, c’est exactement la même époque, les mêmes compositeurs, et pourtant l’univers poétique et musical est complètement différent : d’un côté, un divertissement à grand spectacle avec de la danse, du cirque, beaucoup de musiques instrumentales ; de l’autre, un théâtre intime, qui se fait dans l’esprit plutôt que sur scène.
Le travail musicologique est-il différent également ?
S.D. : Oui. Le Ballet était un chantier énorme, il fallait tout recréer. Pour les airs de cour, nous avons pu nous appuyer, avec le musicologue Thomas Lecomte, sur le travail d’édition existant. Le programme autour des Grands Motets de Lalande est encore autre chose : voilà un compositeur relativement célèbre, mais dont on connaît surtout les versions parachevées de ses œuvres. Au contraire, je me suis intéressé aux toutes premières versions, qui datent de son arrivée à la cour de Louis XIV en 1683 ; dans ce premier geste, on entend ce qui le rapproche de ses aînés, de Du Mont ou Moulinié, tout en pressentant déjà la rhétorique de Rameau.
Vous avez enregistré pour Harmonia Mundi le programme des Plaisirs du Louvre avant de le présenter en concert. Est-ce une démarche nécessaire pour fixer l’interprétation ?
S.D. : Ça n’a rien de systématique, même si cela avait été très utile pour le Ballet : dans un tel projet, il faut avoir des étapes, sans quoi la réflexion peut se poursuivre à l’infini. Il était aussi important de donner un coup de projecteur sur cette musique et de pouvoir la faire entendre aux directeurs de théâtre, pour les convaincre de se lancer dans une aventure de cette envergure.
Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun
Ballet royal de la Nuit. Vendredi 23 octobre à 20h, samedi 24 octobre à 19h, dimanche 25 octobre à 17h.
Les Plaisirs du Louvre. Mardi 10 novembre à 20h.
Motets de Michel-Richard de Lalande. Jeudi 18 février à 20h.
Tél : 02 31 30 48 00. Site : theatre.caen.fr
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