Pavillon « Écoles » : We do not own water

« Nous avons entendu parler pour la première fois de cet événement lorsque Philippe Quesne a remporté, en 2019, le prix du pavillon « Pays et Régions » avec son installation Microcosm. La même année, ARTCENA créait la Neuvième école, qui rassemble huit étudiants issus de sept cursus, en scénographie et en architecture, pour composer une équipe ayant en charge la conception et la réalisation d’un pavillon. La singularité de cette école, sa collégialité, nous a intéressés, car elle porte des valeurs qui nous tiennent à cœur. Elle est pour nous une utopie par sa composition et aussi par son fonctionnement. Pendant un an, nous nous sommes réunis tous les mois en résidence dans des lieux différents, eux aussi utopiques à leur façon : la Maison Jacques Copeau, le Château de la Maye du Fonds de dotation Verrecchia, l’Atelier blam à Nantes…

Travailler selon le principe du rhizome

Pour traiter la thématique de la rareté, nous avons décidé d’aborder la question de l’eau tout simplement parce que l’eau est aujourd’hui rare et précieuse. Et aussi du fait des notions de porosité et de réseau qu’elle véhicule. Nous avons travaillé selon le principe du rhizome, en invitant à nous rejoindre des personnes aussi différentes que le Compagnon du Devoir Bruno de Coubernoux et la designeuse culinaire Céline Pelcé. L’idée était d’ouvrir les étudiants à un maximum de pratiques, avec un respect égal pour chacune. Et il était important pour nous de sortir de l’ère du spectaculaire, de créer quelque chose de très sobre, qui nécessite pour être compris de prendre du temps, de ralentir. Nous avons exploré la notion de fontaine d’une manière métaphorique, à travers une structure entièrement ouverte où sont suspendus des filtres de pierre reliés par des fils. L’eau est rechargée grâce à une procession narrative vers la rivière Vltava, à laquelle les visiteurs peuvent participer. Nous avons voulu une forme très archaïque, un retour aux sources. »

Propos recueillis par Anaïs Heluin