Nocturno de Leonor Leal, artiste flamenca à découvrir

Profondément Andalouse, Leonor Leal a écrit son histoire entre Jerez de la Frontera, où elle naît et apprend le flamenco, et Séville qui la forme au conservatoire en danse classique et espagnole. Ses « maîtres à danser » le flamenco sont ensuite Manolo Marín, Pilar Ortega, Carmen Montiel, Mercedez Ruiz ou les Galván, rien que ça ! Ils font d’elles une danseuse aguerrie, qui ne refuse aucun défi, sûre de sa technique et de son aura. Elle le prouve dès ses premiers engagements au sein de la compagnie d’Andrés Marin avec qui elle danse Más allá del Tiempo, Asimetrías et Hermético. A bonne école pour qui veut s’amuser avec les conventions, elle calme ensuite son jeu auprès de Cristina Hoyos au sein du Ballet flamenco d’Andalousie. Elle multiplie les collaborations avant de se lancer dans la chorégraphie et de se faire repérer au festival de Jerez en 2008. En 2011, le festival lui offre le Prix du meilleur artiste, révélation pour son spectacle eLe eLe.

Une rencontre nocturne envoûtante

Leonor Leal revient en France avec Nocturno, qui avait fait sensation au prestigieux Festival Flamenco de Nîmes en 2019. Avec sa coupe garçonne et son tailleur-pantalon ajusté, elle balayait tous les présupposés folkloriques pour mieux s’amuser de sa percussion. Il faut dire qu’accompagnée de l’imagination de Jean Geoffroy, tout droit sorti des Percussions de Strasbourg, la rencontre promettait d’être percutante ! Dans son dispositif, elle dialogue avec le musicien Antonio Moreno, et tous deux ont vite fait de s’amuser de leurs instruments, parfois un peu trafiqués, quand ce n’est pas avec une table, jouant de cette confrontation improbable qui produit autant d’étonnements, de suspensions, que de ravissements. Tout cela sous l’œil complice du guitariste Alfredo Lagos qui conduit le voyage nocturne vers des rivages inattendus.

N. Yokel