La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -265-SPEDIDAM

Le saxophoniste qui joue avec les cordes

Le saxophoniste qui joue avec les cordes - Critique sortie Jazz / Musiques
© Sylvain Gripoix

Entretien / Sylvain Rifflet

Publié le 24 avril 2018 - N° 265

Le saxophoniste Sylvain Rifflet compte parmi les instrumentistes français les plus aptes à s’imposer aussi en tant que compositeur. Après son marquant « Mechanics », distingué meilleur album de l’année aux Victoires du jazz 2016, il signait il y a quelques mois une autre grande réussite sur le mythique label Verve : « Re Focus », en référence à l’album historique de Stan Getz enregistré en 1961.

« Re-Focus » a-t-il été conçu comme un hommage ?

Sylvain Rifflet : Pas du tout. « Focus » est un disque qui m’a toujours fait rêver et j’avais avant tout envie d’en reprendre le format et l’instrumentation, qui est d’ailleurs la même (sans le saxophone) que Musique pour cordes, percussion et célesta de Béla Bartók. J’avais envie de m’inscrire dans la ligne d’un orchestre jouant une partition suffisamment fournie pour permettre un dialogue soutenu avec un soliste.

L’album traduit évidemment votre admiration pour Stan Getz. Qu’aimez-vous chez lui ?

S. R. : C’est toujours compliqué d’expliquer pourquoi on est plus touché par un musicien que par un autre, ce n’est pas simple de dire pourquoi on préfère Chagall à Delaunay ou Apollinaire à Éluard. Pour ce qui est de Getz je suis sensible son lyrisme, à sa perfection rythmique et technique.

Vous avez dit qu’avec « Re Focus » vous aviez fait votre premier disque de vrai jazz. Expliquez-nous !

S. R. : C’est une boutade ! Je ne fais pas mes disques en me demandant si ils vont appartenir à telle ou telle « case esthétique ». J’essaie avant tout de réaliser de proposer de l’inattendu et de l’in-entendu.

Re-Focus exprime votre intérêt pour un univers instrumental propre à la musique classique…

 S. R. : Je suis toujours avide de nouvelles rencontres, et j’ai joué avec des interprètes classiques assez régulièrement dans mon parcours. J’ai d’ailleurs en préparation une rencontre avec la claviériste Maud Gratton, avec qui je suis artiste-compagnon pour les trois prochaines années à la scène nationale de Quimper. Vincent Léandri, le directeur, m’offre là une occasion rêvée de tester et développer des projets… Je cherche une nouvelle direction, probablement un nouvel ensemble pour jouer une musique radicalement différente de tout ce que j’ai pu proposer jusque-là.

 

Propos recueillis par Jean-Luc Caradec

A propos de l'événement



Prochains concerts : le 5 mai au Mans, le 6 à Jazz sous les pommiers à Coutances, le 12 à D'jazz Nevers, le 8 juin à Saint Fons, le 27 au Wolfi Jazz Festival à

Wolfisheim, le 30 à Jazz in Cheverny, le 21 juillet à Marseille au Mucem (Jazz des 5 continents), etc.

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