La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -265-La Boutique du Val

Festival Qui va piano

Festival Qui va piano - Critique sortie Classique / Opéra La Boutique du Val
Le pianiste Nicolas Stavy © Gilles Molinier

Publié le 24 avril 2018 - N° 265

Huit pianistes pour quatre concerts, sans frontières ni œillères. Une juxtaposition de talents, entre musique classique et jazz, improvisation et grand répertoire. En liberté.  

Pascal Amoyel

Pascal Amoyel aime frayer son propre chemin. Ce spécialiste de Chopin n’a-t-il pas écrit une Petite Histoire de la grande musique menant « de la préhistoire à la techno » ? Attaché aux œuvres foisonnantes et singulières, de Liszt et Charles-Valentin Alkan à Olivier Greif, il sait partager, mettre en scène la musique. Face à lui, Andy Emler, son alter ego côté jazz, qui n’avait pas hésité à glisser ses notes dans les pas de Ravel pour l’adaptation théâtrale du roman éponyme de Jean Echenoz.

 

Andy Emler

Compositeur prolifique, Andy Emler brasse les genres comme les hommes, faisant fi des étiquettes qui cloisonnent les musiques. Ce féru de jazz, de rock, d’écriture contemporaine, de rythmes du monde a choisi de ne pas choisir, revendiquant le droit de tout fusionner à sa guise. Polymorphe, éclectique et souvent joyeuse, son œuvre est à sa (dé)mesure, et lorsqu’il se glisse derrière le piano, c’est tout cela qui ressurgit sous ses doigts, sans que jamais l’esprit de sérieux n’entrave son imagination.

Pascal Amoyel et Andy Emler, le 7 juin à 19 h.

 

Julien Le Pape

Interpréter la musique, c’est aussi savoir passer de l’ombre à la lumière. Au sein de l’ensemble TM+ de Laurent Cuniot, Julien Le Pape se fond dans le collectif de la musique de chambre et dans le travail auprès des compositeurs. En soliste, dans Chopin et Debussy comme dans les musiques des avant-gardes les plus audacieuses (Boulez, Stockhausen, Nono), il se révèle un pianiste subtil, maître de l’articulation, du rythme et des textures, maniant avec art les jeux d’ombre et de lumière.

 

Roberto Negro

Il flirte avec la chanson, le théâtre, la danse. Pour Roberto Negro, le piano n’est pas un espace fermé. Ni au propre, ni au figuré. Il aime en percuter les cordes, en modifier le son, en faire l’instrument ludique et détourné de son imagination. Pas un hasard si son projet principal s’appelle « Dadada », clin d’œil à Tzara, certes, mais aussi une onomatopée qui rebondit sur la langue comme les notes de son piano. Quand l’exigence du jeu ne se départit jamais d’humour.

Julien Le Pape et Roberto Negro, le 8 juin à 19 h.

 

Pierre de Bethmann

Marqué par l’école du jazz moderne, Pierre de Bethmann est de ces pianistes pour qui le jazz ne saurait exister sans préserver en son cœur la pulsation vitale du swing. Même lorsque son écriture se fait complexe, exploitant les mètres impairs, il conserve sous-jacente une forme de vivacité rythmique intrépide dans le jeu. Précis dans son attaque, harmoniquement audacieux, il impressionne par sa capacité à conserver en permanence élan et équilibre dans son phrasé.

 

Nicolas Stavy

Les œuvres de Chopin, Schubert, Liszt suffiraient à nourrir une vie de pianiste. Nicolas Stavy les parcourt sans relâche. Au disque, et plus encore en concert, il incarne cette musique, en rend toute la puissance expressive. Mais son insatiable curiosité emmène bien souvent ce virtuose vers d’autres univers musicaux, comme ces Sonates de Boris Tischenko enregistrées avec le percussionniste Jean-Claude Gengembre ou les concertos « pour la main gauche » écrits par Ravel, Britten ou Korngold.

Pierre de Bethmann et Nicolas Stavy, le 9 juin à 19 h.

 

Emmanuel Bex

On le connaît comme organiste, maître de ce Hammond B3 venu d’Amérique, chargé de l’esprit du blues et du jazz, à la manière d’un Eddy Louiss. Mais à l’origine, Emmanuel Bex était pianiste. En 2004, il avait signé un disque dans lequel il confrontait les deux claviers, sous le joli intitulé de « Conversin’ with Melody ».  Surprise, donc, de le voir revenir à son premier instrument, qui rend curieux de la face cachée de ce monument du jazz hexagonal attaché à faire chanter l’instrument.

 

Véronique Briel

Oubliez la pianiste assise bien sagement devant son clavier ! Membre du presque cinquantenaire ensemble 2e2m, Véronique Briel prête son talent aux expérimentations des compositeurs d’aujourd’hui, à la recherche de nouveaux modes de jeu. Frappant le bois, grattant les cordes, elle fait de son instrument tout entier un corps sonnant, enrichi de toutes ces possibilités. Et quand, sur son clavier, elle retrouve les notes, accords et arpèges, elle se fait l’interprète exemplaire d’un vaste répertoire.

Emmanuel Bex et Véronique Briel, le 10 juin à 17h30.

 

 

Jean-Guillaume Lebrun et Vincent Bessières

 

Concerts en entrée et participation libres.

A propos de l'événement

La Boutique du Val
17 rue du Vignes, 92190 Meudon.

Tél. : 01 74 34 35 33.

www.archimusic.com

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