Rencontre avec la directrice Sylvie Violan : un festival lanceur d’alerte
Directrice artistique du FAB, Sylvie Violan y [...]
Focus -279-Festival International des Arts de Bordeaux Métropole
Pour la première fois programmée au Festival des Arts de Bordeaux, la compagnie Opus propose un vide-grenier atypique conçu par Pascal Rome. Un théâtre hyper naturaliste où les décalages surprennent, avant un final éblouissant.
En quoi consiste ce grand débarras ?
Pascal Rome : Tout commence par l’affichage. Deux affiches co-existent, toutes deux en grand format, lettres noires sur fond jaune fluo, comme celles que l’on voit souvent dans les vide-greniers. Elles sont pratiquement identiques. L’une s’appelle « Le grand débarras. Un spectacle éparpillé par Opus et écarquillé par les Oeils. » [ndlr : collectif rennais qui crée l’habillage lumières], et invite clairement à un spectacle. La deuxième s’intitule « Grand débarras. Petit-vide grenier nocturne et pas pareil. » Ces deux affiches témoignent de notre démarche qui vise à conquérir deux publics différents : un public qui va au spectacle, qui connaît le langage d’Opus entre le vrai et le faux, qui s’amuse à chercher des éléments de théâtre à travers 50 vrais stands, et un public qui pense venir à un vrai vide-grenier.
Comment vont coexister les vrais vendeurs et les comédiens ?
P.R. : Est-ce qu’on dit tout ? Si je vous dis qu’il y a 12 comédiens, le risque est de les chercher. Disons qu’il y a un certain nombre de comédiens embusqués, fondus dans le paysage de vrais vendeurs, avec des tables, des objets, un habillage ordinaire. Mais on trouvera des incohérences, des exagérations, des invraisemblances. Ce qu’Opus propose, c’est un théâtre d’étonnement : s’étonner de ce mélange entre le vrai, le faux, le peut-être vrai, le peut-être faux.
En quoi le vide-grenier fournit-il de la matière théâtrale ? Est-ce le côté hétéroclite des objets, le rapport que l’on peut avoir à l’objet et au passé ?
P.R. : Bien sûr, et aussi la puissance esthétique et symbolique de l’objet, comment on se projette ou comment on projette l’objet dans une forme de transformation. Et puis les personnages : les collectionneurs, ceux qui bichonnent des objets sans qu’on sache pourquoi, tout ce mystère humain qui est fascinant et qu’on va essayer de convoquer dans ce grand catalogue du dérisoire.
Entretien réalisé par Isabelle Stibbe
Festival International des Arts de Bordeaux Métropole
9 rue des Capérans, 33 000 Bordeaux.
Du 4 au 20 octobre 2019, dans une trentaine de lieux.
Tél : 09 86 40 07 29.
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