Le Cid
Eprouvant « le besoin de retrouver le son, le rythme et l’imaginaire de la dramaturgie classique fondatrice de notre théâtre », Alain Ollivier s’empare du chef-d’œuvre de Corneille.
Deux amants pris entre les impératifs de la piété filiale et ceux de leur flamme, une infante dévouée jusqu’au sacrifice à sa gloire et un roi imposant sa loi absolue aux valeurs suicidaires d’une féodalité moribonde : Le Cid illustre remarquablement l’exigence de maîtrise des passions propre au 17e siècle et l’émergence d’un ordre nouveau, celui d’un Etat devenu raison. Pour incarner les deux protagonistes de cette épopée amoureuse qui est en même temps une pièce politique, Alain Ollivier a voulu un Rodrigue et une Chimène très jeunes, très proches de ces adolescents dont l’amour vient à bout de l’ordre ancien. En des costumes Louis XIII inspirés de Rubens, entre un plateau nu et un ciel étoilé, les comédiens servent la fluidité et la poésie de la langue classique au cœur d’un dispositif scénique simple comme il sied aux écrins des joyaux.
Catherine Robert
Le Cid, de Pierre Corneille ; mise en scène d’Alain Ollivier. Le 2 février à 21h.