L’affadissement du merveilleux par Catherine Gaudet

Grâce à son approche du mouvement intense, à sa physicalité magnétique, la Québécoise Catherine Gaudet sonde les subtilités de la psyché humaine avec une grande finesse. Sa danse, qui fait alterner moments de lenteur et accélérations, s’attache à faire résonner l’ambiguïté des états d’âme.

Cercles magnétiques

L’affadissement du merveilleux convoque cinq danseurs et danseuses simplement vêtus d’un slip. Ils arborent des poses étranges, progressent vers nous lentement. Contrairement à certaines de ses créations, pas de paroles ici. Mais la pièce n’en reste pas moins expressive. Les interprètes semblent traversés par une myriade de sensations. Guidés par la musique électro du compositeur Antoine Berthiaume, ils tracent des cercles dans l’espace, qui se répètent encore et encore. Surgissent ensuite des rondes, des pleurs de bébé, une extase sensuelle, qui nous mènent presque vers la transe : « Les interprètes sont comme des oracles. Les époques, les civilisations, les humanités les traversent » explique la chorégraphe. Une pièce hypnotique.

Belinda Mathieu