Label danse : une danse connectée au monde

Comme chaque année, Label danse consacre une journée au féminin. Rita Cioffi, artiste associée au Ballet du Nord, présente comme Sarah Bidaw une étape de sa création en cours. Quand la première interroge la mémoire et les danses de couple dans Slow, la seconde met sa house orientale au service de duo [titre en cours]. Bien connus des jeunes roubaisiens pour avoir joué Formes dans les écoles de la ville, Céline Lefèvre et Maxime Vanhove se penchent dans Blanc sur nos émotions, nous invitant à sortir de la frénésie du monde actuel. Après leur enthousiasmant Tsef Zon(e), Pauline Sonnic et Nolwenn Ferry de la compagnie C’hoari, proposent Distro. « J’ai eu le coup de foudre pour ces deux artistes lorsque je les ai découvertes à Saint-Omer lors d’un concours chorégraphique. Elles sont d’une intelligence et d’une générosité incroyables. Pour leur nouvelle création qui explore le rôle social des bars populaires, nous leur avons donné une résidence d’une semaine dans le bassin minier » confie Sylvain Groud.

Des chorégraphes à l’écoute

Les autres jours sont consacrés aux Connexions. Ils sont l’occasion de voir comme le fait remarquer le directeur du Ballet du Nord « à quel point les chorégraphes contemporains sont connectés au monde, clairvoyants, aux aguets, comme disait Gilles Deleuze ». Ainsi Joanne Leighton sonde dans son merveilleux People United nos façons universelles de nous rassembler, qu’il s’agisse de revendiquer ou de célébrer. Avec La Promesse, Martin Grandperret qui lors de sa résidence à Roubaix a interrogé de très nombreux salariés, s’intéresse au mal être au travail et aux engagements qu’impose la vie en société. Jacques Bana Yanga dévoile dans Laisse-moi parler son vécu de danseur africain et au-delà les problématiques qui minent le continent : famine, chômage ou corruption. Quant à Christian Ubl et Hervé Chaussard, le premier se saisit avec La Cinquième Saison de la symbolique du carnaval et le second invente dans Atlantis un monde pas si lointain dans lequel l’automatisation prend le dessus sur l’humanité.

Delphine Baffour