La Terrasse

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La voix retrouvée des Vingt-quatre Violons du Roy

DES REACTUALISATIONS DECALEES

HOTE REGULIER DE LA PENICHE OPERA, LE METTEUR EN SCENE SIGNE EN CE DEBUT D’ANNEE DEUX PRODUCTIONS : LA REPRISE DE L’IVROGNE CORRIGE DE GLUCK ET LA CREATION ATTENDUE DE ELLE EST PAS BELLE, LA VIE ?, NOUVELLE IMMERSION MUSICALE DU COMPOSITEUR VINCENT BOUCHOT DANS LES BREVES DE COMPTOIR DE JEAN-MARIE GOURIO.

Publié le 10 septembre 2011

Avec la livraison des six « dessus de violon » reconstruits par les luthiers Antoine Laulhère et Giovanna Chitto, l’orchestre des « Vingt-quatre Violons du Roy » ressuscite et résonne de nouveau au cœur du château de Versailles.

Le travail de recherche sur le répertoire baroque français, mené par le Centre de musique baroque de Versailles depuis 1987, a accompagné l’émergence de nombreux jeunes ensembles dédiés ou au moins concernés par ce répertoire. Il restait à pousser plus loin cette volonté de se réapproprier les manières d’interpréter les musiques du Grand Siècle. Dans ce but, le Centre de musique baroque de Versailles a décidé en 2007 de se lancer dans une ambitieuse aventure organologique, en confiant à deux luthiers parisiens, Antoine Laulhère et Giovanna Chitto, le soin de reconstruire l’orchestre joyau des fêtes musicales de Louis XIV.

Une reconstitution historique et interprétée
 
Il ne s’agissait pas de fabriquer un ensemble d’instruments pour les musées mais bel et bien de redonner une voix à des instruments devenus muets depuis que, dès le xviiie siècle, les avait supplantés la facture italienne. « Nous avons essayé de mettre en place une reconstitution historique mais aussi interprétée » expliquent Antoine Laulhère et Giovanna Chitto. Dès le début, Patrick Cohën-Akenine et son ensemble Les Folies Françoises sont associés au projet, pour faire de ces instruments retrouvés une collection qui puisse être jouée dans les conditions actuelles de diffusion de la musique. « La qualité de notre collaboration avec les musiciens des Folies Françoises et le CMBV nous a permis de nous approcher du “monde sonore” que ces tailles de violons contribuaient à faire vivre, soulignent encore les deux luthiers. La restitution de ces sonorités par notre travail a été une aventure passionnante, car l’aspect nécessairement subjectif de cette reconstitution sonore a engendré une liberté de manœuvre qui donne à cette démarche une certaine originalité. Il en est de même pour l’ergonomie de ces instruments. Chaque instrument a été adapté et retravaillé avec le musicien ». Après avoir inauguré les instruments « réinventés » (les hautes-contre, tailles et quintes de violon) en 2008, Les Folies Françoises retrouvent la Galerie des Glaces pour y faire résonner, pour la première fois, les « dessus de violon » dans un programme célébrant l’apogée de la musique écrite pour les « Vingt-Quatre Violons du Roy » (Lully, Marais, Delalande) et recréant l’ambiance de ces moments musicaux privilégiés qu’étaient les soupers du Roi-Soleil.

Jean-Guillaume Lebrun


 

Lundi 26 septembre à 20h, Galerie des Glaces.

A propos de l'événement



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