La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

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Jean-Luc Tingaud et Anne Maurel

Jean-Luc Tingaud et Anne Maurel - Critique sortie Jazz / Musiques
Anne Maurel

Publié le 10 janvier 2008

L’art de la transmission

Depuis sa création, le fonctionnement de l’Orchestre Ostinato est le fruit d’un travail en binôme. Le chef d’orchestre Jean-Luc Tingaud assure la direction artistique tandis qu’Anne Maurel pilote la formation sur le plan administratif. Rencontre.

Quelle a été l’évolution de l’orchestre au cours de cette décennie ?
 
Jean-Luc Tingaud : En premier lieu, l’orchestre a évolué en terme de qualité. On recrute désormais à un niveau plus élevé et international. La formation se fait maintenant en deux ans, au lieu d’un. En conséquence, les programmes sont plus ambitieux.
Anne Maurel : Au départ, l’orchestre comptait une vingtaine de musiciens. Aujourd’hui, ils sont soixante-dix. L’orchestre fait en tout douze séries de concerts par an.
 
Quelles sont, selon vous, les spécificités du travail d’orchestre ?
 
J.L .T. : Etre un bon musicien d’orchestre, c’est apprendre à jouer avec les autres. On ne peut comprendre cela qu’en le vivant. Notre formation est partie du constat du déficit de formation pour le jeune musicien entre sa sortie du conservatoire et l’insertion dans un orchestre.
A.M. : Nous transmettons aussi quelques règles professionnelles essentielles, comme arriver à l’heure aux répétitions, signer la feuille de présence… Les musiciens doivent également travailler les œuvres avant la première répétition. Notre travail repose sur la discipline individuelle.
 
Le métier de musicien d’orchestre est-il bien perçu par les jeunes musiciens ?
 
J.L.T. : Il y a quelques années encore, ce métier était encore parfois considéré comme une « planque ». Mais depuis dix ans, la situation a changé, les musiciens sont plus motivés. Cependant la France n’a pas rattrapé tout son retard par rapport à l’Allemagne ou aux pays anglo-saxons, où la pratique orchestrale est plus valorisée.
 
Quel est le répertoire de prédilection d’Ostinato ?
 
« Nous souhaitons que l’orchestre ne soit pas seulement reconnu comme une formation pédagogique, mais également pour la qualité artistique de ses concerts. » (Jean-Luc Tingaud)
 
J.L.T. : Nous voulons que nos jeunes musiciens abordent tous les styles. Nous faisons de la musique classique – notamment des symphonies de Haydn, fondamentales pour comprendre l’articulation, le phrasé. Dans la musique romantique, on cherche davantage la profondeur du son. Mais ma spécialité, c’est la musique française, que j’ai apprise auprès de Manuel Rosenthal. Dans chaque programme, nous donnons aussi une œuvre contemporaine. Enfin, nous montons chaque année deux opéras, un répertoire très formateur où le musicien doit être le plus réactif possible.
 
Comment l’Orchestre est-il financé ?
 
A.M. : Nous avons cherché à diversifier les sources de financement. Nous avons d’un côté les subventions des institutions publiques, des collectivités locales, et de l’autre, des aides d’entreprises privés. Le mécénat du groupe Pernod-Ricard nous a, en particulier, permis de nous développer à l’international.
 
Quels sont les défis d’Ostinato ?
 
J.L.T. L’orchestre ne doit pas être seulement reconnu comme une formation pédagogique, mais également pour la qualité artistique de ses concerts. Pour cela, nous voulons inviter encore plus de solistes et de chefs prestigieux. Notre but est de rentrer dans le cercle des grands orchestre européens de jeunes, comme le Mahler Chamber Orchestra.
 

Propos recueillis par Jean Lukas et Antoine Pecqueur

 


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