La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -181-criee

JEAN-LOUIS BENOIT

JEAN-LOUIS BENOIT - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 octobre 2010

L’HEURE DU BILAN

APRES NEUF ANNEES PASSEES A LA TETE DE LA CRIEE, JEAN-LOUIS BENOIT QUITTERA MARSEILLE EN JUILLET 2011. POUR CETTE DERNIERE SAISON, IL CREE UNE PIECE PEU CONNUE DE LABICHE : UN PIED DANS LE CRIME.

« Mon désir a toujours été de placer La Criée au plus haut degré d’excellence. » Jean-Louis Benoit
 
Quel bilan tirez-vous de ces années passées à Marseille ?
Jean-Louis Benoit : D’un point de vue artistique, je me suis attaché à tenir une ligne de programmation cohérente et ambitieuse, une ligne peut-être un peu rigoriste, mais qui, j’en suis persuadé, était nécessaire à l’évolution de ce théâtre.
 
Que voulez-vous dire par rigoriste ?
J.-L. B. : J’ai défendu un théâtre exigeant, ouvert sur l’extérieur et l’étranger, un théâtre visant à conjuguer le plaisir et la rigueur, pour reprendre la formule de Jean Vilar. Bien sûr, lorsque l’on se tient à cela, il arrive que l’on perde un peu de public, mais sur la longueur, je crois que c’est la seule façon de faire évoluer les goûts, les attentes, les envies des spectateurs et, ainsi, de véritablement proposer un théâtre de qualité.
 
De quelles réussites êtes-vous le plus fier ?
J.-L. B. : Peut-être d’avoir fait venir des metteurs en scène comme Piotr Fomenko, Thomas Ostermeier, André Engel, des artistes qui n’étaient jamais venus présenter leur travail à Marseille. Mon désir a toujours été de placer ce théâtre au plus haut degré d’excellence. Mais je regrette pourtant une chose : ne pas avoir eu les moyens financiers de faire de ce plateau un grand lieu international. Je n’ai en effet jamais pu accueillir le Piccolo Teatro, pas plus que la troupe de la Comédie-Française ou Ariane Mnouchkine. Je n’ai pas pu établir des ponts avec Barcelone… Le Théâtre de la Criée manque vraiment d’argent. Il faut savoir que ce théâtre ne bénéficie d’aucun soutien financier de la part de la Région et du Département. Ses ressources publiques proviennent à 80 % de l’Etat et à 20 % de la Ville de Marseille. Il est vraiment accablant de s’apercevoir à quel point les politiques, dans notre région, se désintéressent de la culture.
 
Vous mettrez en scène, en mars, Un pied dans le crime. Pouvez-vous présenter cette pièce ?        
J.-L. B. : C’est une pièce à la fois extrêmement drôle et extrêmement noire. Comme L’Affaire de la rue de Lourcine, il s’agit d’un véritable cauchemar. Un cauchemar à travers lequel l’auteur bien sûr nous fait rire, mais porte également un regard sans concession sur l’égoïsme d’un homme et sur les travers de la bourgeoisie du Second Empire. J’ai souhaité faire découvrir au public cette œuvre que je trouve admirable et qui est depuis trop longtemps injustement délaissée par les metteurs en scène.

Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat


Un pied dans le crime, d’Eugène Labiche, mise en scène de Jean-Louis Benoit. Du 8 au 27 mars 2011.

A propos de l'événement



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