Jean-Joël Le Chapelain
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Publié le 10 janvier 2010
« Ouverture à tous les possibles de la création »
Directeur de L’apostrophe, scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val-d’Oise, Jean-Joël Le Chapelain s’attache à faire découvrir des spectacles aux croisements des genres.
« Périphérique nous permet de guider le public et d’explorer ces voies singulières. »
Comment est né Périphérique ?
Jean-Joël Le Chapelain : A l’origine deux rendez-vous existaient, l’un concernait la danse et l’autre le théâtre. En 2003 ces deux manifestations ont fusionné, pour donner naissance à Périphérique, qui a impliqué des partenaires départementaux : la scène conventionnée du théâtre Paul Eluard de Bezons, et le service culturel de la ville de Gonesse. Nous avons voulu créer pour le public un rendez-vous, un repère rassemblant des propositions difficilement classables, transdisciplinaires. Comme une ouverture à tous les possibles de la création, pour des spectacles en marge, en périphérie du prêt-à-porter culturel.
Ces spectacles hybrides tiennent-ils une place de plus en plus importante dans les arts vivants ?
J.-J. L. C. : Indéniablement. Le théâtre et la danse ont toujours été liés aux arts plastiques à travers les costumiers, les créateurs lumière, les scénographes. La présence forte de l’image dans de nombreuses propositions a encore accentué le métissage des genres, l’image est aujourd’hui devenue l’un des outils de fabrication d’un spectacle, à l’instar d’un artiste comme Guy Cassiers par exemple. Périphérique nous permet de guider le public et d’explorer ces voies singulières.
Ces spectacles reflètent-ils les mutations de notre société ?
J.-J. L. C. : Certains artistes travaillent exclusivement sur la forme. Mais nombreux sont ceux qui se saisissent des questions de société et utilisent ces moyens métissés et alternatifs pour mieux donner sens aux propos qui les animent. Nous ne réduisons pas notre programmation à une thématique spécifique. Beaucoup de ces propositions atypiques développent un questionnement sur la place de l’homme dans la société, un thème très vaste. Nous voulons faire circuler ces œuvres et faire circuler le public entre les villes.
Propos recueillis par Agnès Santi