Je m’appelle pas d’Édouard Signolet, une réécriture très libre du Petit Chaperon rouge

« J’entretiens avant tout un rapport fort au conte, que j’aime particulièrement adapter au théâtre. C’est sur un travail de ce type, La Princesse au petit pois, adaptation du conte d’Andersen que j’ai réalisée en 2013 pour la Comédie-Française, que j’ai rencontré Muriel Mayette-Holz, que j’ai eu le bonheur de retrouver lorsqu’elle m’a proposé d’être artiste associé au TNN. Dans ce conte comme dans les autres que j’ai adaptés au théâtre, j’ai cherché une faille narrative où m’engouffrer. Je suis parti de l’étrange prénom du personnage éponyme, qui n’est pas un prénom de petite fille, mais le nom d’un vêtement. Comment trouver sa place dans le monde avec un tel point de départ dans la vie ?

S’engouffrer dans une faille narrative

Pour trouver sa propre identité, mon Petit Chaperon Rouge, que j’affuble du doux surnom de « Pas », va devoir traverser une forêt, rencontrer des amis, des ennemis et endurer plusieurs épreuves. Je me suis amusé à lui mettre sur le dos une fée alcoolique et acariâtre, et à lui faire croiser des personnages issus d’autres contes, comme le Petit Poucet, qui lui non plus n’a pas de vrai prénom. Comme à mon habitude, j’ai pris un parti très brechtien. Les cinq interprètes de la pièce ne cessent d’abattre et de reconstruire le 4^ème mur. Tous chantent en plus de jouer, ce qui donne au conte un air de concert de jazz. »

Propos recueillis par Anaïs Heluin